Pyongyang joue et perd
2009-06-02
Finalement au jeu nord-coréen du qui perd gagne, Pyongyang n’a rien gagné malgré son nouveau test nucléaire pour saluer le décès de Roh Mu-hyun, les missiles de lundi, de mardi, de mercredi et de certainement bientôt. Et on peut même dire qu’il s’isole davantage et qu’il perd un peu plus de crédibilité sur le plan international. La panique escomptée n’a pas eu lieu, et tous les acteurs de la région sont, semblent-ils, retournés vaquer à leur activité habituelle. A Séoul par exemple, il y a bien eu un petit soubresaut, mais la bourse de Séoul, tout comme les autres marchés financiers, sont aussitôt repartis comme si de rien n’était. Pour le gouvernement, c’est très encourageant. Et ce qui l’est encore plus, c’est que les grandes agences de notation internationales ont gardé la note de la Corée du Sud inchangée. Comme Moody’s qui a déclaré que le deuxième test nucléaire nord-coréen avait, une fois encore, confirmé la vulnérabilité du pays, mais que l’agence avait pris la décision de conserver la note telle quelle. Ou Fitch qui, de son côté, a déclaré que le test avait augmenté les tensions dans la région, mais que cela était déjà pris dans son évaluation et donc que cela n’affecterait pas la note. Ou encore Standard & Poor’s qui a clairement indiqué que le test n’entraînerait pas de réévaluation. Des non-gestes qui soulignent donc que les agences de notations internationales estiment non seulement que c’est un non-événement qui s’est passé la semaine dernière, mais aussi que les fondements de l’économie de la Corée du Sud sont bons, au moins suffisamment solides pour ne pas être affecté par les menaces externes. En fait, on ne va pas dire que c’est une bonne chose ce qui est arrivé, mais le test nord-coréen a souligné une chose importante sur le plan économique. Si la Corée du Sud est toujours vulnérable aux aléas de la géopolitique régionale, cette vulnérabilité n’est plus aussi prépondérante qu’avant. Et désormais d’autres facteurs sont beaucoup plus importants pour évaluer l’état de santé de l’économie de la Corée du Sud. Comme l’annonce de la semaine dernière sur le recouvrement très rapide du pays qui a, sans doute, été un élément déterminant dans cette attitude. Bien sûr, on ne va pas chercher à minimiser l’essai de Pyongyang du 25 mai ni la menace qu’il fait peser sur la région d’une possible course à l’armement de tous les acteurs de la région. Mais on retiendra surtout son impact limité sur l’économie du pays. Avec cette réaction, il semblerait donc que tous les acteurs de l’économie locale aient définitivement retenu les leçons des épisodes passées, comment les appréhender et comment se comporter avec. Il en faudra donc un peu plus, pour essayer de faire vaciller l’économie et la reprise dans le pays.
북핵 위험에 흔들리지 않는 한국의 신용등급 |
2009-06-02 | |