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도시 위에 가볍게 비 내리네
아르뛰르 렝보
내 마음은 울고 있다네
도시 위에 비 내리듯 ;
이 우수는 무엇일까,
내 마음에 파고드는 이 우수는
오 부드러운 비의 소리여
땅 위에 지붕 위에
내 지겨운 마음을 위해
오 비의 노래여!
이유 없이 우는구나,
이 역겨워진 마음은.
뭐라고! 배반은 없다고?...
이 슬픔은 이유가 없구나.
가장 나쁜 고통이구나,
이유를 모르는 것은
사랑도 없이 증오도 없이
내 마음은 그토록 많은 아픔을 가지고 있구나!
Il Pleut Doucement Sur La Ville
- Arthur Rimbaud
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui penetre mon coeur?
Oh bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour mon coeur qui s'ennuie
Oh le chant de la pluie!
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'ecoeure.
Quoi! Nulle trahison?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine!
A light rain is falling over the town
- Arthur Rimbaud
My heart is weeping
As it rains over the town ;
What is this languor
Which is penetrating my heart?
Oh soft sound of the rain
On the ground and on the roofs!
For a heart which is board
Oh the song of the rain!
It weeps for no reason
In this heart which is disheartened
What! No betrayal?...
This mourning is for no reason
It is by far the worst pain
Not knowing why
No love, no hate
My heart has so much pain!
나의 방랑 생활
- 랭보
난 쏘다녔지, 터진 주머니에 손 집어넣고,
짤막한 외투는 관념적이게 되었지,
나는 하늘 아래 나아갔고, 시의 여신이여! 그대의 충복이었네,
오, 랄라! 난 얼마나 많은 사랑을 꿈꾸었는가!
내 단벌 바지에는 커다란 구멍이 났었지.
-꿈꾸는 엄지동자인지라, 운행 중에 각운들을 하나씩 떨어뜨렸지.
주막은 큰곰자리에 있었고.
-하늘에선 내 별들이 부드럽게 살랑거렸지.
하여 나는 길가에 앉아 별들의 살랑거림에 귀기울였지,
그 멋진 구월 저녁나절에, 이슬 방울을
원기 돋구는 술처럼 이마에 느끼면서,
환상적인 그림자들 사이에서 운을 맞추고,
한발을 가슴 가까이 올린 채,
터진 구두의 끈을 리라 타듯 잡아당기면서!
Ma Boheme
- Arthur Rimbaud
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevees ;
Mon paletot aussi devenait ideal :
J'allais sous le ciel, Muse! et J'etais ton feal :
Oh! la! la! que d'amours splendides j'ai revees!
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet reveur, j'egrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge etait a la Grande-Ourse.
- Mes etoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les ecoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre ou je sentais des gouttes
De rosee a mon front, comme un vin de vigueur ;
Ou, rimant au milieu des ombres fantastiques, ,
Comme des lyres, je tirais les elastiques
De mes couliers blesses, un pied pres de mon coeur!
감각
- 랭보
여름 야청빛 저녁이면 들길을 가리라,
밀잎에 찔리고, 잔풀을 밟으며.
하여 몽상가의 발 밑으로 그 신선함 느끼리.
바람은 저절로 내 맨머리를 씻겨주겠지.
말도 않고, 생각도 않으리.
그러나 한없는 사랑은 내 넋 속에 피어오르리니,
나는 가리라, 멀리, 저 멀리, 보헤미안처럼,
계집애 데려가듯 행복하게, 자연 속으로.
Sensation
- Arthur Rimbbaud
Par les soirs bleus d'ete, j'irai dans les sentiers.
Picote par les bles, fouler l'herbe meunue :
Reveur, j'en sentirai la fraicheur a mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tete nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'ame,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohemien,
Par la Nature, -heureux comme avec une femme.
모음
- 랭보
검은 A, 흰 E, 붉은 I, 푸른 U, 파란 O: 모음들이여,
언젠가는 너희들의 보이지 않는 탄생을 말하리라.
A, 지독한 악취 주위에서 윙윙거리는
터질 듯한 파리들의 검은 코르셋,
어둠의 만(灣); E, 기선과 천막의 순백(純白),
창 모양의 당당한 빙하들; 하얀 왕들, 산형화들의 살랑거림.
I, 자주조개들, 토한 피, 분노나
회개의 도취경 속에서 웃는 아름다운 입술.
U, 순환주기들, 초록 바다의 신성한 물결침,
동물들이 흩어져 있는 방목장의 평화, 연글술사의
커다란 학구적인 이마에 새겨진 주름살의 평화.
O, 이상한 금속성 소리로 가득찬 최후의 나팔,
여러 세계들과 천사들이 가로지는 침묵,
오, 오메가여, 그녀 눈의 보랏빛 테두리여!
Voyelles
- Arthur Rimbaud
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes:,
A, noir corset velu des mouches eclatantes
Qui bombillent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles;
I, pourpres, sang crache, rire des levres belles
Dans la colere ou les ivresses penitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des patis semes d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, supreme Clairon plein des strideurs etranges,
Silences traverses des Mondes et des Anges :
-O l'Omega, rayon violet de Ses Yeux!
취한 배
- 랭보
유유한 강물을 타고 내려올 적에,
더 이상 수부들에게 이끌리는 느낌은 아니었어
홍피족들 요란스레 그들을 공격했었지,
색색의 기중에 발가벗겨 묶어 놓고서
플랑드르 밀과 영국 솜을 져 나르는
선원들이야 내 알 바 아니었어,
배를 끄는 수부들과 함께 그 북새통이 끝났을 때
나 가고 싶은 데로 물살에 실려 내려왔으니,
격하게 출렁이는 조수에 휘말린 지난 겨울,
난, 노아보다 더 넉넉한 골을 싸잡고
헤쳐 나갔지! 떠내려간 이베리아 반도도
그처럼 의기양양한 혼돈을 겪지는 못했을 거야,
격랑은 내가 항행에 눈뜬 것을 축복해 주었어,
코르크 마개보다 더 가벼이 나는 춤추었지,
끊임없이 제물을 말아먹는다는 물결 위에서,
열흘 밤을, 뱃초롱의 흐리멍텅한 눈빛을 드리지도 않으며!
셔츠를 짓찢을 듯
모진 겨울바람에,
Le Bateau ivre
- Arthur Rimbaud
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guide par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloues nus aux poteaux de couleurs.
J'etais insoucieux de tous les equipages,
Porteur de bles flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laisse descendre ou je voulais.
Dans les clapotements furieux des marees
Moi l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Peninsules demarrees
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempete a beni mes eveils maritimes.
Plus leger qu'un bouchon j'ai danse sur les flots
Qu'on appelle rouleurs eternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte penetra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin
Et des lors, je me suis baigne dans le Poeme
De la Mer, infuse d'astres, et lactescent,
Devorant les azurs verts ; ou, flottaison bleme
Et ravie, un noye pensif parfois descend ;
Ou, teignant tout a coup les bleuites, delires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs ameres de l'amour !
Je sais les cieux crevant en eclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltee ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, tache d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils a des acteurs de drames tres-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai reve la nuit verte aux neiges eblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des seves inouies,
Et l'eveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hysteriques, la houle a l'assaut des recifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Oceans poussifs !
J'ai heurte, savez-vous, d'incroyables Florides
Melant aux fleurs des yeux de pantheres a peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, a de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais enormes, nasses
Ou pourrit dans les joncs tout un Leviathan !
Des ecroulement d'eau au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Echouages hideux au fond des golfes bruns
Ou les serpents geants devores de punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des ecumes de fleurs ont berce mes derades
Et d'ineffables vents m'ont aile par instants.
Parfois, martyr lasse des poles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombres aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme a genoux...
Presque ile, balottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds
Et je voguais, lorsqu'a travers mes liens freles
Des noyes descendaient dormir, a reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jete par l'ouragan dans l'ether sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repeche la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monte de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poetes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur,
Qui courais, tache de lunules electriques,
Planche folle, escorte des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler a coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre a cinquante lieues
Le rut des Behemots et les Maelstroms epais,
Fileur eternel des immobilites bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sideraux ! et des iles
Dont les cieux delirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, o future Vigueur ? -
Mais, vrai, j'ai trop pleure ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'acre amour m'a gonfle de torpeurs enivrantes.
O que ma quille eclate ! O que j'aille a la mer !
Si je desire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide ou vers le crepuscule embaume
Un enfant accroupi plein de tristesses, lache
Un bateau frele comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigne de vos langueurs, o lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
지옥에서 보낸 한 철
- 랭보
1.서시
옛날 내 기억이 정확하다면, 나의 삶은 모든 사람들이 가슴을 열고
온갖 술들이 흘러다니는 하나의 축제였다.
어느날 저녁 나는 美를 내 무릎에 앉혔다.
그러고보니 지독한 치였다- 그래서 욕을 퍼부어 주었다.
나는 정의에 항거하여 무장을 단단히 했다.
나는 도망했다. 오 마녀여, 오 불행이여, 오 증오여,
내 보물을 나는 너희들에게 의탁했다.
나는 내 정신 속에서 인간이 가질 수 있는
온갖 희망을 사라지게 하기에 이르렀다.
그 희망의 목을 비트는데 즐거움을 느껴,
나는 잔인한 짐승처럼 음험하게 날뛰었다.
나는 죽어가면서 그들의 총자루를 물어 뜯으려고
사형집행인을 불렀다. 불행은 나의 신이었다.
나는 진창 속에 팍 쓸어졌다. 나는 죄의 바람에 몸을 말렸다.
나는 광대를 잘 속여 넘겼다.
봄은 나를 향해 백치처럼 무시무시한 웃음을 웃었다.
그런데, 요즘 마지막 껄떡 소리를 낼 찰라에,
나는 옛날의 축제를 다시 열어줄 열쇠를 찾으려 했다.
그러면 아마도 욕망을 되찾을지 모른다.
자애(慈愛)가 그 열쇠다--- 그런 생각을 하는 걸 보니
내가 전에 꿈을 꾸었나보다.
"너는 잔인한 놈으로 남으리라....." 따위의 말을,
그토록 멋진 양귀비 꽃을 나에게 씌어준 악마가 다시 소리친다.
"네, 모든 욕망과 이기주의와
모든 너의 죄종(罪宗)을 짊어지고 죽으라"
오! 내 그런 것은 실컷 받아드렸다. 하지만, 사탄이여,
정말 간청하노니, 화를 덜 내시라!
그리고 하찮은 몇 가지 뒤늦은 비겁한 짓을 기다리며,
글쟁이에게서 교훈적이며 묘사적인 능력의 결핍을 사랑하는 당신에게
내 나의 저주받은 자의 수첩에서 보기흉한 몇 장을 발췌해 준다.
*죄종(罪宗) 기독교에서 말하는 7개의 주된 죄
교만, 탐욕, 邪淫, 질투, 탐심, 분노, 태만
Une Saison en Enfer ***1.
- Arthur Rimbaud
Jadis, si je me souviens bien,
ma vie etait un festin ou s'ouvraient tous les coeurs,
ou tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beaute sur mes genoux.
- Et je l'ai trouvee amere. - Et je l'ai injuriee.
Je me suis arme contre la justice.
Je me suis enfui. O sorcieres, o misere,
o haine, c'est a vous que mon tresor a ete confie !
Je parvins a faire s'evanouir dans mon esprit toute l'esperance humaine.
Sur toute joie pour l'etrangler j'ai fait le bond sourd de la bete feroce.
J'ai appele les bourreaux pour, en perissant,
mordre la crosse de leurs fusils.
J'ai appele les fleaux, pour m'etouffer avec le sable,
avec le sang. Le malheur a ete mon dieu.
Je me suis allonge dans la boue. Je me suis seche a l'air du crime.
Et j'ai joue de bons tours a la folie.
Et le printemps m'a apporte l'affreux rire de l'idiot.
Or, tout dernierement, m'etant trouve sur le point de faire
le dernier couac ! j'ai songe a rechercher la clef du festin ancien,
ou je reprendrais peut-etre appetit.
La charite est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai reve !
"Tu resteras hyene, etc..." se recrie le demon qui me couronna
de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appetits,
et ton egoisme et tous les peches capitaux."
Ah ! j'en ai trop pris : - Mais, cher Satan, je vous en conjure,
une prunelle moins irritee !
et en attendant les quelques petites lachetes en retard,
vous qui aimez dans l'ecrivain l'absence des facultes descriptives
ou instructives, je vous detache des quelques hideux feuillets
de mon carnet de damne.