Au XVIIIe siècle av. J.-C., le Moyen Empire égyptien s'effondre sous l’invasion des Hyksos. En réponse, les souveraines thébaines ont activement soutenu et organisé la résistance des pharaons, permettant ainsi l’avènement
Au XVIIIe siècle av. J.-C., la Basse et la Moyenne-Égypte tombèrent aux mains des Hyksos, dont le nom grec dérive de l’expression égyptienne heka khasout, « chefs des pays étrangers ». Ils y régnèrent pendant plus d’un siècle, à la fin de la deuxième période intermédiaire, et fondèrent les XVe et XVIe dynasties. En s’appuyant sur les vagues de Sémites qui s’étaient réfugiés au pays de Canaan et s’étaient installés jusqu’en Égypte, ces envahisseurs – eux-mêmes sémites – établirent leur capitale à Avaris, dans le delta du Nil. Après une période de coexistence pacifique, les Hyksos se heurtèrent toutefois à la résistance de Thèbes, en Haute-Égypte, où les vaillants souverains de la XVIIe dynastie contrôlaient encore le vaste territoire qui s’étendait d’Abydos à Éléphantine. Un conflit éclata alors entre ces deux dynasties parallèles, respectivement dirigées par le Hyksos Apophis Ier et le Thébain Seqenenrê Tâa II, qui fit naître l’espoir d’une Égypte libérée et réunifiée.
L’irréductible
Tétishéri
À Thèbes, plusieurs figures féminines marquèrent le cours de la XVIIe dynastie et préfigurèrent ainsi les puissantes reines Hatshepsout (épouse de Thoutmosis II, puis elle-même pharaonne), Tiy (épouse d’Amenhotep III) et Néfertiti (épouse d’Akhenaton, réputée pour son exceptionnelle beauté), qui contribuèrent à la grandeur de la XVIIIe dynastie et inaugurèrent ainsi le Nouvel Empire. La première de ces illustres Thébaines fut l’irréductible reine Tétishéri, mère de Seqenenrê Tâa II, dont elle aurait profondément influencé la politique.
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Tétishéri fut considérée comme l’âme de la résistance nationale pour la sagesse de ses conseils aux rois guerriers, qu’elle incita à lever une armée face à l’ennemi. D’ascendance roturière (elle était fille du juge Tjenna et de la dame Néfrou), elle fut malgré tout choisie par Seqenenrê Tâa Ier pour devenir sa « grande épouse », et même élevée en matriarche de la XVIIe dynastie par son petit-fils Ahmosis, qui lui consacra un cénotaphe dans la cité sainte d’Abydos, lieu de culte de leurs ancêtres et du panthéon
égyptien en la divinité d’Osiris.