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Les gouvernements du monde entier coordonnent leurs efforts pour lutter contre la crise financière |
2008-10-15
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Après quelques jours de panique, on voit enfin arriver de bonnes nouvelles sur le front de la finance internationale. Les mesures prises par les pays les plus riches pour tenter d’enrayer une crise financière internationale semblent aujourd’hui porter leurs fruits. Les Etats-Unis, le Japon et certains pays européens ont réagi rapidement et avec vigueur afin de rassurer les marchés financiers mondiaux. La récente réunion du Fonds monétaire international, celle de la Banque mondiale, la rencontre du « G 20 », qui regroupe 19 des pays les plus développés et en voie de développement, ainsi que l'Union européenne, veulent faire passer le message que cette crise financière doit, et peut être combattue avec succès. Bien entendu, avec la volatilité des marchés, on ne peut être sûr de rien, et cette rémission pourrait encore précéder une rechute. Mais enfin, en Corée du Sud, le won a repris hier du poil de la bête face au dollar américain, et le principal indice sud-coréen, le Kospi, a gagné dans la journée d’hier plus de 6 %. Au Japon, le Nikkei a repris 14,15 %, la meilleure hausse qu’il ait jamais enregistré, aux Etats-Unis, le Dow Jones a réalisé sa meilleure performance en une seule journée depuis 1933, avec plus de 11 %. A Londres, c’est une hausse de 6 %, et plus de 5 % en Allemagne, et ainsi de suite sur presque toutes les places financières importantes. Par comparaison, le CAC 40 français, avec un peu moins de 3 %, n’a pas fait aussi bien, mais c’est tout de même une amélioration sensible.
La grande nouveauté de cette crise, c’est que les gouvernements et les instances financières de nombreux pays ont compris que, pour y répondre, il était nécessaire de coordonner leurs efforts. Jusqu’ici, chaque pays résolvait ses problèmes financiers de son côté. Mais là, c’est presque naturellement que les nations se sont tournées les unes vers les autres pour accorder leurs violons. Les pays les plus riches ont baissé leurs taux d’intérêts en même temps et ont coordonné leurs plans de sauvetage des institutions mises en danger de faillite. Les banques centrales américaine, japonaise et européennes ont décidé de fournir des dollars sans restrictions. On a beaucoup parlé du plan américain de 700 milliards de dollars, mais les pays européens ne sont pas restés inactifs, loin de là : cumulées, les sommes débloquées en Europe sont beaucoup plus importantes. L’Allemagne a mis sur la table 500 milliards d’euros, la France, 360 milliards d’euros, la Grande-Bretagne 50 milliards d’euros… Un peu partout dans le monde, les gouvernements prévoient de racheter les actions des banques en difficulté, ce qui revient à les nationaliser en totalité ou en partie, pour leur éviter la banqueroute.
Tous ces efforts seront peut-être pourtant insuffisants pour résoudre la crise, et les marchés restent extrêmement instables et inquiets. De plus, la facture va être salée pour les contribuables. Mais les gouvernements concernés font preuve de maturité en se concertant, et ça, ça reste une excellente nouvelle. | | |