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Des scientifiques déchiffrent le génome d’un sud-Coréen |
2008-12-05 |
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Des scientifiques sud-coréens ont annoncé hier avoir réussi à déchiffrer les trois milliards de paires de la séquence génétique d’un sud-Coréen. C’est seulement la quatrième fois qu’un tel exploit scientifique est réalisé : les deux premières concernaient des Américains et, le mois dernier, c’est le génome d’un Chinois qui a été publié. La Corée du Sud est donc le troisième pays au monde à parvenir au séquençage complet du génome d’un être humain. Ce résultat a été obtenu grâce à la collaboration de l’université de médecine de Gachon et du Centre coréen pour la bio-information.
La séquence génétique forme la base de la recherche génétique et elle couvre un vaste spectre de formes de vie biologiques, depuis les microorganismes jusqu’aux plantes et aux animaux. C’est l’outil le plus fondamental pour ce qui concerne les études génétiques. Pour parvenir à ce résultat, l’Institut national de la santé et le département de l’Energie américains ont lancé, en 1988, le « Genome project ». Les premiers résultats ont été publiés en l’an 2000 et, depuis, les recherches progressent.
Le résultat obtenu par l’université de médecine de Gachon et le Centre coréen pour la bio-information vont maintenant permettre de poursuivre les recherches, de fournir des informations sur certaines maladies et d’avancer sur des données génétiques personnalisées et sur la prévention des maladies. Jusqu’à présent, les scientifiques sud-coréens devaient se contenter d’exploiter des informations tirées de la base de données génétiques humaines générale. Désormais, ils pourront travailler en s’appuyant sur des informations spécifiquement coréennes. Car, au cours de leurs études, ils ont pu identifier 1,5 million de génomes qui sont uniques au patrimoine biologique coréen. Il sera aussi possible d’étudier les mutations qui peuvent survenir sur un patient donné.
La séquence du génome humain n'a jamais représenté une fin scientifique en soi. Au contraire, les chercheurs soulignent qu'il s'agit d'établir des fondations solides qui accéléreront la compréhension de la biologie humaine. Ce sont les différences existant entre les séquences de plusieurs individus qui permettent de trouver les erreurs, ou les mutations, qui peuvent éventuellement jouer un rôle dans le développement de maladies.
C’est un travail de fourmi, qu’on peut facilement se représenter quand on sait que le chromosome le plus gros (le « chromosome 1 ») contient plus de 300 gènes impliqués dans plus de 350 maladies connues, dont certains cancers et les maladies de Parkinson et d'Alzheimer... Pour recueillir sur papier la totalité de l'information génétique contenue dans ce chromosome 1, il faudrait compter environ 30 000 feuilles de format A4. La Corée du Sud vient de se placer dans le peloton de tête des pays en avance sur les études génétiques. | | |