Journal de 12h30
Lundi 13 mai 2024
Une trentaine de villages du nord-est de l'Ukraine sous le feu de la Russie
La Russie poursuit sa nouvelle offensive dans la région de Kharkiv. Dans le même temps l'emblématique ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, pourtant réputé proche de Vladimir Poutine a été limogé.
Loyal lieutenant proche de Vladimir Poutine, Sergueï Choïgou, l'un des visages de l'invasion russe en Ukraine n'aura donc pas survécu aux critiques de l'aile la plus va-t-en-guerre de l'armée. Après 12 années passées à la tête du ministère de la Défense, l'homme a été limogé hier soir, à l'issue d'un remaniement surprise. Alors voilà plusieurs mois, c'est vrai, que la postion de ce fidèle de longue date du pouvoir était devenue précaire, compte tenu notamment des difficultés de son armée sur le champ de bataille. Sauf qu'après plus de deux ans de combats acharnés, sans issue claire au conflit, ce limogeage intervient au contraire en pleine avancée des forces du Kremlin. Même les autorités de Kiev ont reconnu ce matin "des succès tactiques" de la Russie, notamment près de Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays, où Moscou revendique désormais la prise de quatre localités supplémentaires près de la frontière. Le commandant des troupes ukrainiennes engagées sur le front de Kharkiv d'ailleurs été remplacé ce matin.
Mais plus que tout, c'est bien évidemment le remaniement gouvernemental orchestré hier en Russie qui pose question. Faut-il en déduire que Vladimir Poutine était mécontent de la direction de la guerre telle que menée par son ancien ministre de la Défense ? En l'occurrence, son remplacement par un civil, Andreï Belooussov (économiste de formation) en dit peut-être davantage sur les finances du pays. On le sait, l’argent constitue le nerf de la guerre. Un tiers du budget de la Russie est actuellement consacré à l’effort de guerre. Et peut-être qu'avec ce remodelage surprise au sommet du pouvoir, eh bien le Kremlin se prépare à une guerre longue.
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On votait également hier en Catalogne, où les indépendantistes qui dirigeaient la région depuis une décennie ont perdu leur majorité au parlement, battus par les socialistes arrivés en tête. Une double victoire, en réalité, pour la politique d'apaisement du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, dont le mandat avait récemment été fragilisé par l'ouverture d'une enquête judiciaire contre son épouse et qui avait fait, par ailleurs, le pari de démontrer à travers ce scrutin que la Catalogne, l’un des moteurs économiques et industriels du pays avait désormais bel et bien tourné le dos à ses velléités séparatistes.
Reste malgré tout encore une question non résolue : l’absence de majorité des socialistes en Catalogne laisse planer la menace d’un blocage politique. En clair, ils vont devoir trouver des alliés pour se hisser au pouvoir. Or dès ce matin, l'ex-président de la Catalogne Carles Puigdemont, a lui annoncé sa candidature pour diriger un gouvernement minoritaire.
A un mois des élections européennes, l'exécutif a à cœur de promouvoir une France en bonne santé économique et redevenue attractive pour les multinationales. Quand bien même, d'ailleurs, sa plus grande entreprise en chiffre d'affaires (TotalEnergies) envisage en l'occurrence de déménager à New York sa cotation boursière principale. Toujours est-il que le gouvernement en veut pour preuve le dernier baromètre qui a sacré la France championne d'Europe de l'attractivité pour la cinquième année de suite. Autre motif d'espoir : les 0,2% de croissance économique au premier trimestre, mieux que prévu. Et, last but not least, l'édition 2024 du sommet "Choose France" organisé aujourd'hui au château de Versailles avec quelques 180 chefs d'entreprises et qui donnera lieu à plus de 15 milliards d'euros de promesses d'investissements, pour un total de 56 projets.
Et en tête d'affiche figure l'annonce par Microsoft de 4 milliards d'euros d'investissements, soit le plus important jamais réalisé en France par le géant américain de l'informatique.
C'est à partir d'aujourd'hui que l'Assemblée doit se pencher sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, plus exactement sur une révision constitutionnelle visant à élargir le corps électoral propre au scrutin provincial de l'archipel. Une réforme source évidemment de tensions entre loyalistes d'un côté (favorables au projet) et indépendantistes de l'autre (qui y voient au contraire un passage en force de l'Etat pour minoriser le peuple autochtone kanak).
L'invité de la rédaction : Jean-Jacques Urvoas, ancien Ministre de la justice et professeur en droit public à l’université de Bretagne-occidentale.
France 24 survivra-t-elle au projet de fusion des médias de l’audiovisuel public porté par le gouvernement ? La réforme doit être débattu les 23 et 24 mai à l'Assemblée nationale. Pour l'heure, le projet se résume à une holding qui chapeauterait les différentes entités (France Télé, Radio France, l’INA et France Media Monde) avant une possible fusion à l’horizon 2026.
Ce matin, invité de nos confrères de France Info, le député Renaissance Quentin Bataillon, rapporteur de la mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public a fait savoir que, dans la continuité de ce projet, il souhaitait que France Info (chaîne de radio d'information continue) remplace France 24 (chaîne de télé d'information internationale). De quoi forcément jeter le trouble.