Deux journées d'émeutes alimentées par le vote hier d'un projet de réforme du corps électoral auront donc suffit à mener la Nouvelle-Calédonie au bord du chaos et même en plein drame avec la mort la nuit dernière de deux personnes et par ailleurs des centaines de blessés. Dans tout l'archipel, aux nombreux incendies et autres pillages se sont ajoutées des échanges de tirs. Soit les plus graves violences jamais observées depuis celles qui avaient agité le territoire du Pacifique Sud dans les années 1980. Une situation insurrectionnelle qui a d'ailleurs conduit le chef de l'Etat a convoqué ce matin un Conseil de Défense.
Au lendemain du vote de ce projet de réforme qui prévoit d’ouvrir le vote aux élections provinciales à tous les citoyens de l'archipel résidant sur place depuis dix ans, Emmanuel Macron a mis en demeure indépendantistes et loyalistes de reprendre langue. N'est-il pas trop tard ? Ou pour le dire autrement, est-ce que l'exécutif avait bien pris la mesure de l'explosivité de la situation dans l'archipel et de ce que pourrait déclencher sa réforme ?
À écouter : Émeutes en Nouvelle Calédonie : le spectre de la guerre civile
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Au lendemain de la mort de deux agents dans l'attaque par un commando lourdement armé d'un fourgon transportant un dangereux trafiquant de drogue dans l'Eure, l'émotion reste vive encore ce matin. Parmi les trois autres fonctionnaires grièvement blessés, l'un est toujours en urgence absolu. Signe par ailleurs de la gravité de cette spectaculaire et sanglante évasion la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée a été saisie de l’enquête. De son côté, l’intersyndicale pénitentiaire a appelé à observer ce matin à 11h une minute de silence dans l'ensemble de l'administration. Enfin de nombreuses maisons d'arrêt et centres pénitentaires restent toujours bloqués ce midi, avant une importante réunion devant le siège du ministère de la Justice.
A un peu plus de trois semaines des élections européennes, quand Valérie Hayer, tête de liste macroniste reste talonnée dans les intentions de vote par la liste socialiste emmenée par Raphaël Glucksmann donnée à seulement un point d'écart (15 contre 14%), Jordan Bardella du Rassemblement National reste lui toujours loin devant à plus de 16 points d'écarts. Tous les autres candidats affichent des scores à un chiffre : 5,5% pour Marie Toussaint chez les Ecologistes, 7% pour les Républicains de François-Xavier Bellamy et enfin 8% pour l'insoumise Manon Aubry.
Invitée de la rédaction : Manon Aubry, tête de liste LFI.
Comment mieux aider les ménages les plus modestes à financer des chantiers de rénovation énergétique, avec des aides publiques ou des prêts à taux zéro ? C'est aujourd'hui qu'entrent en vigueur les nouvelles règles du dispositif Ma Prime Rénov. En l'occurrence, le gouvernement toujours à la recherche de davantage d'économies budgétaires a coupé d'un milliard d'euros les fonds alloués à ce mécanisme. Tout en allégeant, par ailleurs, l'accès à ces aides grâce notament au financement de simples rénovations partielles plutôt que des travaux performants, pourtant moins assujettis aux arnaques et autres fraudes aux aides publiques.
Au 8eme mois de la guerre entre Israël et le Hamas, des dizaines de milliers de Gazouis continuent de fuir la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza toujours à feu et à sang. Et ce, le jour où les Palestiniens marquent l'anniversaire de la "Nakba", littéralement la grande "catastrophe" qui a vu plus de 750 000 Palestiniens privés de leur maison et de leurs biens, lors de la création de l’Etat d’Israël.
Ce matin, le chef de la diplomatie européenne a de nouveau exhorté Tel-Aviv à "cesser immédiatement" son opération militaire, sous peine de "mettre à rude épreuve" sa relation avec Bruxelles. Quant aux Etats-Unis, ils continuent eux surtout à souffler le chaud et le froid, comprenez tantôt l'apaisement tantôt l'embrasement. Pas plus tard que la semaine dernière, le président Joe Biden avait annoncé la suspension d'une livraison à Israël de milliers de bombes lourdes. Or hier, le Département d'Etat américain a soumis pour examen au Congrès un transfert de nouveau matériel militaire pour un montant d'un milliard de dollars.
Sur le champ de bataille, cette fois-ci, Moscou a affirmé avoir neutralisé la nuit dernière une 20aine de drones ukrainiens qui ont visé, notamment, un dépôt de carburant, dans la région de Rostov, laquelle abrite le QG militaire russe. Alors c'est vrai que Kiev a pris l'habitude de porter les combats sur le sol de l'ennemi, en représailles aux nombreux bombardements sur son territoire. Pour autant, cette nuit, l'armée ukrainienne sous pression depuis des mois a annoncé avoir dû se replier dans certaines zones du front, en l'occurrence dans la région de Kharkiv où l'envahisseur a lancé une nouvelle offensive. Faut-il y voir un aveu d'impuissance ? Ou bien davantage un repli tactique ?
La situation sur ce front semble suffisamment sérieuse pour que le président Volodymyr Zelensky ait annulé sa visite prévue à Madrid pour y signer un accord bilatéral de sécurité. Pour autant, l'amplitude de cette offensive russe sur cette zone semble pour l'instant limitée.