Journal de 12h30
Lundi 17 juin 2024
La campagne éclair du premier tour des législatives a officiellement débuté
Jusqu'à quel point le feuilleton des trahisons et des alliances, à droite comme à gauche est-il de nature à troubler la lisibilité du scrutin ? Et quelles conséquences pourraient avoir le niveau de participation sur le résultat de ces législatives ?
Une semaine tout juste après la décision choc du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée, la France est donc officiellement entrée en campagne. Depuis 18 heures, hier soir, tous les candidats à l'un des 577 sièges de l'hémicycle sont enregistrés en préfecture. Ce qui compte tenu du temps imparti aux différentes formations politiques pour désigner leurs aspirants députés ne se sera pas fait sans heurts. Et probablement que sur la base de ces alliances nouées dans l'urgence, comme des dissidences apparues avec plus ou moins de véhémence, les deux prochaines semaines s'annoncent tout aussi agitées.
Le Rassemblement National, tout d'abord, fort de sa victoire aux européennes aborde cette campagne toujours en tête des sondages, donné autour de 30% des voix. En deuxième position, la gauche réunie sous la bannière "Nouveau Front populaire" est créditée, elle, de 25% des intentions de vote. Quant à la majorité, sonnée par la dissolution prononcée pourtant par le chef de l'Etat lui-même, elle est aujourd'hui menacée d'arriver seulement en troisième position.
Quoi qu'il en soit et à force au mieux de réconciliation au pire de trahisons, on ne peut pas dire que la carte des investitures publiée hier soir offre une très grande lisibilité. Dans nombre de circonscriptions, c'est même plutôt la prime au manque de clarification.
Enfin, il est une donnée sur laquelle personne ne peut évidemment encore préjugée de ce à quoi ressemblera le premier tour de ces élections : c'est le niveau de participation. Ou d'abstention, c'est selon. Or, il sera déterminant sur les conséquences possibles, voire probables, de ce séisme politique que constitue décidément cette dissolution.
Nombre de questions se posent donc à deux semaines du scrutin. Et pas seulement s'agissant des jeux d'alliance politique. Que dire également des discours de propagande électorale ? Et ce faisant, des opérateurs étrangers vont-ils profiter de cette campagne éclaire pour chercher à déstabiliser le scrutin ?
L'invité de la rédaction : Guillaume Kuster spécialiste de la désinformation et co-fondateur de CheckFirst qui récemment a rendu un rapport sur la mission Overload de la Russie.
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Pour la deuxième journée consécutive la bande de Gaza a connu un calme relatif ce matin. Après plus de huit mois de bombardements incessants sur l'enclave palestinienne, à présent totalement dévastée et menacée de famine, l'armée israélienne a consenti hier à une pause à la fois humanitaire et tactique pour permettre l’acheminement d’aide, en particulier, dans le sud du territoire. Un répit toutefois encore précaire. Non seulement parce que les espoirs d'un cessez-le-feu se heurtent toujours aux exigences contradictoires d'Israël et du Hamas. Et puis surtout cette pause a été décidée sans le consentement du gouvernement de droite et d'extrême-droite qui n'a pas eu de mots assez durs pour fustiger cette décision qualifiée de "folle et délirante" par le ministre de la Sécurité nationale. Et même d'"inacceptable", selon les propres mots du Premier ministre. Et c'est dans ce contexte que Benyamin Nétanyahou a annoncé ce matin à son gouvernement la dissolution du cabinet de guerre.