Journal de 12h30
Jeudi 4 juillet 2024
Une page historique se tourne au Royaume-Uni
Le leader du Labour britannique Keir Starmer ©AFP - Oli SCARFF
Les Britanniques ont commencé à voter ce matin pour des élections législatives qui devraient voir les travaillistes déloger les conservateurs au pouvoir depuis 14 ans. Reste à savoir quelle sera l'ampleur de la victoire du Labour et celle de la défaite des Tories ?
Frustrés, parfois tentés par la droite dure. Plus rarement enthousiastes. Les britanniques se rendent donc aux urnes pour ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire. Car l'aspiration au changement est telle que la seule incertitude, en réalité, sur le résultat des élections anticipées organisées aujourd'hui porte sur l'ampleur de la victoire des Travaillistes, donnés largement favoris face à des conservateurs devenus impopulaires, usés par14 années tumultueuses de règne, marqué notamment par les déchirements du Brexit, mais aussi la gestion catastrophique de la pandémie de Covid, sans oublier bien sûr l'augmentation
dramatique de la pauvreté. Bref, un scrutin à l'issue sans surprise. Mais aux enjeux majeurs pour l'avenir politique du pays.
L'invité de la rédaction : Denis Rayer, doctorant à l'EHESS rattaché au Centre des Savoirs sur le Politique, spécialiste du parti travailliste.
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C’est aujourd’hui que doivent entrer en vigueur les nouvelles taxes douanières de la Commission européenne, qui visent les importations de voitures électriques chinoises. L’objectif est on ne peut plus clair : instaurer des conditions de concurrence équitables. En d'autres termes, protéger le marché européen, en évitant que celui-ci ne soit inondé par des véhicules électriques venus du géant asiatique. Alors ces surtaxes vont de 17 à 38%. Elles vont donc nécesairement faire grimper le prix des voitures chinoises sur le Vieux Continent. De quoi provoquer la colère de Pékin.
En France, à trois jours du second tour d'élections législatives historiques, l'incertitude règne toujours sur le futur visage de l'Assemblée. Alors on sait qu'elle portera les traits satisfaits de la nouvelle figure de l'extrême droite. Mais face justement à la perspective de ce séisme politique et dans l'espoir de priver le Rassemblement National de la majorité absolue dans l'hémicycle, les débats se poursuivent autour d'une vaste coalition issue d'un front républicain, allant des communistes jusqu'à une partie des Républicains. De sorte que certains y vont déjà de l'affirmation de leurs lignes rouges, présentées comme incontournables. Quand d'autres refusent même, a priori, d'y participer. C'est le cas en particulier de l'insoumis François Ruffin.
Il n'y a pas que les politiques qui spéculent sur le jour d'après. C'est le cas aussi des professions intellectuelles. Et en particulier des chercheurs, de plus en plus nombreux désormais à redouter que des outils, déjà existants, augmentent l'emprise que pourrait avoir sur leurs laboratoires un pouvoir autoritaire. Prenons le cas des universités. Un décret vient d'entrer en vigueur le mois dernier qui étend, considérablement, leur contrôle par des fonctionnaires sécurité défense. Or, l’hypothèse de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National fait craindre à certains qu'elle ne renforce encore leur pouvoir discrétionnaire. Pourquoi ? Et surtout comment ?
Beaucoup de questionnements et plus encore d'inquiétudes se font jour à l'approche du scrutin. Et on l'a souvent répété, l'issue de ces élections dépendra essentiellement du report des voix, fonction des convictions des électeurs qui ne tiennent pas forcément compte des consignes des partis politiques, mais aussi du taux de participation. En l'occurrence, dimanche dernier, jamais la mobilisation électorale n’avait atteint de tels scores depuis plus de 20 ans. 67.5% des inscrits se sont déplacés pour déposer un bulletin dans l’urne. C'est près de 10 millions d'électeurs en plus qu'aux dernières législatives. Alors sera-ce encore le cas au second tour ? Impossible à dire. En revanche, on sait désormais où ce sont reportées ces voix au premier tour. Et qui a donc bénéficié de cette hausse de la participation.