Qu'est-ce que le "surtourisme" ?
"Ce n'est pas un mot nouveau.", indique Maria Gravari-Barbas. "Je préfère moi-même parler de 'fréquentations massives' qui décrivent mieux les phénomènes que nous vivons de façon exacerbée aujourd'hui, puisqu'il y a des pics de fréquentation qui sont parfois extrêmement importants sur certains territoires, au risque de ne pas pouvoir les gérer comme il le faut". Elle ajoute : "la gestion du Covid-19 a été problématique évidemment pour les secteurs du tourisme, mais elle a également suscité des espoirs en termes de gestion du tourisme. Dès l'été 2022, nous sommes revenus dans ce que l'on pourrait qualifier de "business as usual". On a retrouvé et même dépassé les niveaux de fréquentation touristiques que l'on connaissait en France".
Maria Gravari-Barbas précise que "le problème n'est pas véritablement le nombre de touristes mais le fait que pratiquement 80 % de ces touristes se concentrent sur moins de 20 % du territoire et pas tout le long de l'année. C'est-à-dire que ce n'est pas seulement une concentration spatiale, c'est aussi une concentration temporelle. Donc les mesures du gouvernement visent à faire en sorte que ces fréquentations massives soient un peu régulées".
De quelles mesures parle-t-on ?
"Le dispositif qui est actuellement proposé par le gouvernement concerne plusieurs niveaux d'intervention.", relève la géographe Maria Garavari-Barbas. "Le premier axe consiste tout d'abord à avoir une compréhension commune de ce qu'est le "surtourisme", ce que cela représente effectivement cette fréquentation touristique massive. Le deuxième est plutôt axé sur la sensibilisation des acteurs du tourisme et des habitants locaux pour faire en sorte que les uns et les autres vivent cette cohabitation parfois forcée de façon un peu plus agréable".
À réécouter : Après le Covid, y a-t-il un nouveau type de touriste ?
Elle précise par exemple, que "lorsqu'on parle de jauges, les acteurs qui vivent du tourisme sont beaucoup moins enthousiastes à ce que ces mesures soient appliquées par rapport aux autres professionnels pour lesquels le tourisme est parfois une nuisance et les habitants locaux par exemple. Donc, il faut tout d'abord expliquer au niveau des acteurs locaux que quelque part, on ne peut pas continuer à gérer le tourisme avec cette logique du laisser-faire".
Merci à Maria Gravari-Barbas pour ses précieuses explications.