Le congé menstruel, quel raisonnement ?
"Il y a des pathologies qui sont spécifiquement féminines, des maladies gynécologiques comme l'endométriose qui touchent une à deux femmes sur dix, le syndrome des ovaires polykystiques, des fibromes. Il y a tout un tas de pathologies aujourd'hui qui sont invisibles puisque les femmes n'en parlent pas, mais qui les impactent dans leur quotidien professionnel, pas seulement personnel, avec des douleurs, de la fatigue chronique. Cela engendre finalement des inégalités entre les hommes et les femmes puisque les femmes ne peuvent accomplir leur carrière dans de bonnes conditions. Alors pour résumer le congé menstruel, j'emploierais la phrase des les sénatrices de la délégation aux droits des femmes : « différencier n'est pas discriminer ».". explique Valérie Desplanches.
Néanmoins, selon la Présidente de la Fondation pour la recherche sur l'endométriose, le terme congé ne semble pas adapté : "le congé menstruel risque d'être une fausse bonne idée. L'intention est extrêmement positive mais peut malheureusement stigmatiser les femmes. On s'aperçoit que dans les pays où ce dispositif existe, les femmes ont peu recours à ce congé".
Un enjeu de santé publique devenu sujet politique
Valérie Desplanches analyse plusieurs facteurs expliquant que les politiques se soient investis de cet enjeu : "le fait qu'on parle de pathologie féminine de santé de la femme aujourd'hui, donc c'est maintenant au cœur de la société et donc forcément de la politique. Il y a de plus en plus de femmes qui sont aussi maintenant aux commandes politiques et peuvent donc porter ces sujets-là". Si différents acteurs politiques réclament un texte plus large encadrant la prise en charge des femmes souffrant de l'endométriose, la Présidente de la Fondation ne sait néanmoins pas quelle forme ce texte pourrait prendre.