Une addiction biologique et comportementale
120 000 fumeurs auraient décidé d’arrêter de fumer en ce mois de novembre. D’un point de vue biologique, que se passe-t-il lorsqu’on fume une cigarette ? “Ce qui nous rend dépendant c’est la nicotine, qui est absorbée par les poumons. Ensuite, cette nicotine rejoint le cerveau. Lorsque les récepteurs de nicotine sont saturés, le fumeur se sent bien mais aura plus tard besoin de recharger son taux de nicotine. La nicotine parvient en à peu près une seconde au cerveau. Ces flashs provoquent une addiction”, explique Loïc Josseran, médecin et président de l’ACT-Alliance contre le tabac. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect psychologique ou comportemental : “le fait d’aller acheter, déballer, tenir une cigarette dans sa main, fait partie des habitudes du fumeur et crée aussi l’addiction”, ajoute-t-il.
Quelles solutions ?
Des dispositifs et des alternatives existent pour arrêter progressivement de fumer, à l’image de la cigarette électronique ou des patches. “Dans les deux cas, le principe du sevrage est de baisser petit à petit les taux de nicotine. La cigarette électronique va aider les fumeurs qui sont très attachés au geste, mais le sevrage ne doit pas se transformer en une séquence de vapotage car il n’y a pas encore assez de recul pour savoir si les liquides si inoffensifs pour la santé”, précise Loïc Josseran . Il existe aussi des traitements pour éviter de ressentir le manque : il est possible de se faire prescrire de la varénicline, un médicament qui intervient néanmoins lorsqu’on a de réelles difficultés à arrêter. Enfin, l’hypnose est une méthode qui fait débat : “les vraies méthodes validées sont la substitution nicotinique, les patches, la cigarette électronique ou la varénicline*. Si l'hypnose a des vertus et qu’elle peut aider certaines personnes, on n’a pas de preuves formelles de son efficacité sur tout le monde. Il faut aussi tenir compte de l’essai placebo de ce genre de méthodes” , conclut le médecin.
*le produit n'est actuellement plus en vente pour vice de fabrication - une relance par un autre laboratoire est attendue