Les raisons de l’augmentation des prix
Le choc subi l’hiver dernier était double : un choc géopolitique – la guerre en Ukraine – et le problème des centrales nucléaires à l’arrêt. Pour Nicolas Goldberg, consultant spécialiste de l’énergie à Colombus Consulting, “la guerre en Ukraine a rebattu les cartes de l’apprivoisement gazier dans le monde. L’Europe s’approvisionne beaucoup avec du gaz naturel liquéfié, c’est-à-dire non plus par tuyau, mais par bateau. Il est principalement acheté aux États-Unis ou au Qatar.”
En matière de production nationale, il y avait 32 réacteurs nucléaires à l’arrêt sur 56 durant l’hiver 2022. Aujourd’hui, peut-on compter sur la production des centrales, qui couvre environ 70 % de la production nationale ? “Des travaux ont été faits. La disponibilité des réacteurs est meilleure que l’année dernière, ce qui nous fait dire que tout devrait aller pour cet hiver”, ajoute le consultant.
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Des prix encore en hausse en février ?
L’offre est abondante et chère, mais la demande a baissé tant les mœurs se sont adaptées à l’augmentation des prix de l’électricité. “La demande en électricité est faible en France et en Europe de manière générale. La consommation électrique est basse. En conjuguant une consommation basse à une disponibilité nucléaire satisfaisante et des stockages de gaz davantage remplis, nous sommes plus sereins que l’année dernière et les prix baissent légèrement”, explique Nicolas Goldberg.
Pourtant, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher envisageait une hausse des prix de 10 % en février 2024. “Aujourd’hui, il faut rappeler que nous sommes toujours sous bouclier tarifaire : ⅓ de la facture d’électricité est prise en charge par l’État. Il est possible donc qu’on ait une hausse des factures en février pour relâcher ce bouclier tarifaire”, conclut-il.