La mesure peut-elle permettre des bénéfices écologiques ?
Sur les potentielles externalités positives, Arnaud Passalacqua déclare : "c'est très difficile à mesurer, car la gratuité arrive rarement seule. Il y aura probablement des restructurations du réseau. À Dunkerque, où les transports sont désormais gratuits, il y a eu de nouveaux couloirs, donc on peut difficilement comparer l'état d'avant et l'état d'après. Le transfert de l'automobile au bus peut être un objectif, mais n'est pas celui de toutes les villes. Il ne faut pas résumer cette mesure à sa visée écologique."
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Quelles restructurations budgétaires et quels financements ?
Les transports publics en France sont financés par trois acteurs : la billetterie, une taxe qui s'appelle le "versement mobilité", payée par les employeurs de plus de 11 salariés, ainsi que les subventions publiques de la collectivité. Selon Arnaud Passalacqua, l'idée serait d'augmenter ces subventions ou le versement mobilité qui est plafonné, et grâce à des économies d'échelle, le coût ne serait pas le même qu'au démarrage.
L'historien distingue les coûts d'investissement et d'exploitation : la gratuité concernerait l'exploitation, tandis que l'investissement n'est jamais financé par la billetterie, mais par les pouvoirs publics. Cependant, il affirme que "l'ensemble des transports publics sont fragilisés par les coûts financiers, la hausse de quelques pour cents de subventions serait marginale."
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