Des technologies pour "émettre proprement" ?
En pleine COP dirigée par un patron pétrolier, la sobriété a moins la cote que les solutions technologiques. Les grandes entreprises technologiques plaident pour le captage du dioxyde de carbone comme une manière de continuer d’émettre, mais proprement. L’idée générale est de capter le Co2 pour le réutiliser ou l’enfuir : “il y a deux grandes familles de technologies de captation artificielles, soit des sortes d’aspirateurs d’air ambiant, ou des sortes de pots d’échappement que l’on installe à la sortie de cheminées de centrales fortement émissives. L’objectif est de purifier le Co2 grâce à un filtre, puis de le transporter grâce à des camions ou pipelines avant de l’enfouir”, explique Pierre Gilbert, consultant en prospective climatique à l’Institut Rousseau.
Des prototypes encore défaillants
Il y a aujourd’hui une trentaine de sites considérés comme opérationnels, sans toutefois donner satisfaction : “on se rend compte que de nombreux projet n’absorbent qu’entre 15 et 20% des émissions qu’ils étaient censés absorbés donc on est plus proche du prototype que d’une véritable technologie déployée à l’échelle industrielle”, souligne Pierre Gilbert. Ce dernier ajoute que le stockage du Co2 dans le sol de manière pérenne n’est toujours pas d’actualité. “La France souhaite décarboner les cinquante sites les plus émissifs, comme les cimenteries ou les aciéries, par exemple. Si l’on commence certes à fabriquer de l’acier sans carbone, il faut néanmoins faire les investissements pour changer tout l’appareil productif”, conclut-il.