L’apparition du H5N1, un virus à forte létalité
Le virus H5N1 a été identifié à Hong Kong en 1997, où il avait infecté douze personnes et causé huit décès. Comme le rappelle Frédéric Keck, anthropologue et directeur de recherche au Laboratoire d'anthropologie sociale du CNRS, “c'est un virus qui avait une très forte virulence et une très forte létalité. Il s'est diffusé dans l'ensemble de la planète à partir de 2004. L'OMS a recensé environ 900 cas, dont 450 morts. Le taux de létalité est donc de 50 % mais H5N1 reste un virus peu contagieux et peu transmissible entre humains. On pense que c'est un des rares virus de grippe qui s'est transmis directement des oiseaux aux humains, ce qui peut expliquer cette forte létalité. Il faut rappeler que la grippe aviaire n'est pas un danger pour les humains actuellement, mais pourrait l'être si elle mutait, et accédait plus facilement aux voies respiratoires humaines”.
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H5N1 et les Etats-Unis
La contamination des vaches laitières aux Etats-Unis inquiète la population, puisque des traces du virus ont été retrouvées dans le lait pasteurisé. Cependant, Frédéric Keck rappelle que cela ne représente aucun risque de transmission pour l’humain : “le virus de grippe aviaire se transmet par l'air ou par le contact avec des substances fécales, il ne se transmet pas par le lait. L'alerte des autorités américaines vient du fait que les élevages de bovins américains sont fragiles. Les consommateurs vont être inquiets, comme lors de la crise de la vache folle en 1996, au même moment où la grippe aviaire est arrivée en Asie. Il y a toujours des liens un peu irrationnels entre ces émergences virales et les comportements des consommateurs”.
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