Selon les sondages parus peu de temps après l'annonce d'Emmanuel Macron, le parti du RN occupera dans la prochaine assemblée entre 235 et 265 sièges. C'est du moins ce qu'avance la dernière enquête d'intention de vote réalisée par l'institut Harris Interactive. Mais comment ces enquêtes sont-elles menées, comment son sélectionnés et approchés les français et les françaises sondés sur leurs intentions de vote ? Quelles sont les spécificités des enquêtes dans le cadre des élections législatives ?
Faire des enquêtes dans un temps politique accéléré
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, l'institut Harris Interactive n’a publié qu’une seule enquête de projection d’intention de vote dans le cadre du premier et du second tour. Le directeur délégué de l’institut, Jean-Daniel Lévy explique ce choix : “nous travaillons en bonne intelligence avec nos différents clients et partenaires pour essayer de se demander si cela vaut le coup de poser d'autres questions par la suite. L'analyse que nous avons fait collectivement, c'est que nous sommes dans un temps politique tellement accéléré que nous craignons que, quand bien même nous travaillons rapidement, les données que nous serons amenés à publier soient extrêmement caduques au regard de la nouvelle situation politique”.
À écouter : La campagne des législatives 2024 est lancée en France
Comment représenter la diversité de la population ?
Pour cette enquête réalisée pour Challenges, M6 et RTL, l’échantillon de départ est de 2744 personnes. Jean-Daniel Lévy explique que le but de l’enquête est de recomposer “en termes de genre, d'âge, de catégorie sociale, de localisation géographique et également de comportement électoral antérieur, une "petite France". Les personnes que nous avons interrogées sont exactement l'illustration de ce que peut être la société française. Si nous avons souhaité nous appuyer sur un échantillon qui est plus important que celui qu'on voit habituellement, c'est qu'on tient compte également d'une potentielle participation qui peut être plus faible que dans le cadre d'autres types de consultations, notamment la consultation de l'élection présidentielle”. Ce sont un peu plus de 1 800 000 personnes en France faisant partie du panel Harris Interactive qui sont interrogées de manière aléatoire.
À écouter : Quelle crédibilité accorder aux sondages ?