Premières « demandes d'oubli » adressées à Google en Europe
Le Monde.fr avec AFP |
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L'internaute doit mentionner dans le formulaire les liens concernés et expliquer en quoi ils sont offensants. | AP/Jens Meyer
Un jour après le lancement de son formulaire « de suppression de résultat de recherche au titre de la législation européenne relative à la protection des données »,Google a annoncé avoir reçu, pour la seule journée de vendredi 30 mai, quelque 12 000 demandes d'internautes européens. Un porte-parole du groupe en Allemagne a ainsi confirmé, samedi 31 mai, un chiffre avancé par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Un chiffre non négligeable, mais qui ne préjuge pas des futures demandes.
Pour se conformer à une décision de la justice
européenne datant de la mi-mai, le groupe américain, de loin le premier
moteur de recherche mondial sur Internet, a mis en ligne jeudi soir un
formulaire accessible aux Européens qui souhaitent demander la suppression de résultats de recherche.
La Cour de justice européenne a estimé que les particuliers avaient le droit de fairesupprimer
des résultats de recherche les liens vers des pages comportant des
informations personnelles les concernant, notamment si elles sont
périmées ou inexactes, en s'adressant directement à l'exploitant du
moteur de recherche.
L'internaute doit mentionner dans le formulaire les liens concernés et expliquer
en quoi ils sont offensants. Les demandes des particuliers seront
examinées individuellement, a précisé Google, et non traitées de façon
automatique. Le groupe n'a pas fourni d'estimation quant au temps que
mettront les liens concernés à disparaître, soulignant que cela dépendrait notamment du bien-fondé de la demande.
Google s'inquiétait d'une éventuelle explosion des demandes, qui l'obligerait à engager plus d'employés pour les analyser et les traiter. Cette démarche devra se faire
avec les agences nationales de protection des données informatiques,
qui relaient déjà les demandes de déréférencement auprès des moteurs de recherche.
La création de ce « droit à l'oubli numérique » répond à un souci croissant des internautes de contrôler leur réputation en ligne, souci qui se double en Europe
de celui de la protection des données personnelles, et, à cet égard,
d'une forte défiance envers les Etats-Unis en général et Google en
particulier.