Les algues vertes, qu’est-ce que c’est ?
Ces algues vivent dans la mer aux côtés des algues brunes et rouges. Nourries par les nitrates issus de l’agriculture intensive, elles prolifèrent au point de créer des marées vertes en Bretagne. Inès Léraud, la journaliste investigatrice incarnée dans le film nous explique : « Elles sont apparues à la fin des années 60 sur le littoral breton, quelques années après l’installation de l’agriculture intensive dans cette région. ». Lorsqu’elles pourrissent, elles libèrent un gaz nommé H2S, un hydrogène sulfuré. Très irritant, ce gaz peut, à certaines doses, tuer un homme en quelques minutes. Cependant, elles ne sont pas toujours mortelles, mais le deviennent lorsqu’elles se décrochent des roches et s’accumulent sur les plages.
Une enquête rocambolesque
Pour le réalisateur, Pierre Jolivet , l’histoire lui parait tout de suite digne du grand écran. Il la découvre en lisant la bande dessinée publiée par la journaliste après l’évènement qui était déjà un grand succès. Malgré une histoire qui aurait tout aussi bien pu se prêter à un documentaire, le réalisateur choisit la fiction : « J’ai tout de suite compris que je voulais raconter cette histoire avec elle comme héroïne. » Pour lui, cette enquête devait être racontée sans artifices : « Je n’avais pas besoin d’en rajouter, il y avait tout pour en faire un film de cinéma. »
Les agriculteurs, injustement pointés du doigt
"La Fabrique du silence", c’est ainsi que la journaliste décide de nommer son enquête qu’elle diffuse sur France Culture pour Les Pieds sur Terre. Selon elle, « Tout l’argent passe par les dirigeant de l’agroalimentaire qui ont, aussi, des postes politiques dans les mairies. » Elle réalise vite que les agriculteurs se sentent muselés. Notamment après avoir été agressée violemment par la plupart d’entre eux à la simple évocation de l’affaire. Yves de Fromental, dirigeant d’une exploitation agricole, réagit : « On a détruit l’équilibre naturel qu’il y avait, tout ça pour cette course d’économie d'échelle. Je me suis rendue compte de la problématique lorsque j’ai vu disparaître les techniques agricoles de mes parents. » Il ajoute : « Je me suis dit qu’il fallait retrouver cette agriculture à circuit court. »