Revue de presse française
A la Une : et si c’était Trump ?
Et si Donald Trump remportait l’élection présidentielle aux Etats-Unis ? « Trump peut-il gagner ? », se demande Le Figaro en première page. « Jugé peu crédible il y a un an, le magnat a su mener campagne, constate le journal, en
jouant du fort sentiment anti-système. Désormais adoubé par les ténors
du Parti républicain, il rivalise avec la candidate démocrate Hillary
Clinton dans certains sondages. »
Attention, prévient Le Figaro, « longtemps,
Donald Trump est apparu aussi kitsch que les dorures meringuées de son
loft new-yorkais. (…) Pourtant, le milliardaire a réussi ce tour de
force. Apparaître comme un candidat " authentique ", un Américain
presque ordinaire, au parler vrai. En quelques semaines, les repères de
la vie politique américaine ont volé en éclats. D’un regard moqueur, les
observateurs sont passés à une scrutation mi-fascinée, mi-atterrée de
l’ascension trumpienne. Au point de se demander aujourd’hui si " le
Donald " n’a pas ses chances de s’installer dans le Bureau ovale. »
Alors, « peut-on arrêter Donald Trump ?, s’interroge Le Figaro. Celle
qui devrait porter le fer contre lui a toutes les armes en main.
Hillary Clinton a l’intelligence, l’expérience, le soutien des
donateurs. Mais pour le peuple en révolte (…), elle incarne la caste
capitaliste dominante (…). Dans la bataille qui vient, les armes sont
nouvelles et la colère souvent l’emporte sur la raison. »
« Tous contre elle », s’exclame Libération en Une. « Quasi
assurée d’être investie par la Convention démocrate fin juillet,
Hillary Clinton aborde pourtant les dernières primaires sous le feu des
critiques, celles de Trump et surtout celles de Sanders. »
En effet, commente Libération, « rien
ne se passe comme prévu pour Hillary Clinton. Elle sort essorée de la
campagne pour les primaires et sa cote de popularité n’a jamais été
aussi faible. Elle qui voulait défendre les " Américains ordinaires "
s’est fait doubler à la fois par sa gauche et par sa droite, ne
parvenant pas à se défaire de son image froide. Pire encore, on
prédisait un déchirement du camp républicain peu disposé à se soumettre à
ce diable de Donald Trump et finalement le milliardaire est en train de
rallier tout le monde à sa cause : éviter d’offrir la Maison Blanche à
celle qui sera la probable candidate démocrate à la présidence. »
Bref, « ça promet, lance Libération :
deux ennemis à combattre, cela fait beaucoup pour une seule candidate.
Les débats électoraux s’annoncent très violents : Hillary Clinton a tout
intérêt à durcir le ton et à faire de ce scrutin un référendum
anti-Trump. Et du coup, c’est un débat sur le vote utile qui se profile
côté démocrate, moyen le plus facile de s’assurer les votes des
pro-Sanders : si vous n’avez pas envie de voter pour Hillary Clinton,
votez au moins contre Donald Trump. »
Ne pas se laisser impressionner !
A la Une également, la sécurité en question à la veille de l’Euro en France. Le Républicain Lorrain nous rappelle de terribles précédents : « Munich,
septembre 1972, Boston, avril 2013, Stade de France, novembre 2015.
Pour anéantir aveuglément ces vies, des terroristes ont choisi les
rassemblements les plus populaires, les JO, un marathon, un match de
foot. Des terroristes à chaque fois différents, commando de Septembre
noir, Américains d’origine tchétchène, " chevaliers " de Daech. »
« Nul ne doute que l’Euro hallucine les assassins de tout poil, pointe Le Républicain Lorrain.
Le prétendu Etat islamique fait cauchemarder les services de sécurité.
Le président de la République appelle pourtant à ne pas " se laisser impressionner ".
Il a raison. Rien ne serait pire que de céder à la panique face à la
réalité du défi, à condition de ne pas sombrer dans le déni. Ce n’est
pas qu’une compétition de football qu’il faut défendre, mais la liberté
de vivre, d’aimer, d’accueillir et de se protéger. »
Dans le même temps, la polémique sur les fans zones se poursuit. « Le
maintien des fans zones a été acté au sommet de l’État et un dispositif
de sécurité hors normes, mobilisant plus de 90 000 personnes, a été
annoncé. Est-ce que ce sera suffisant ? », s’interroge La Nouvelle République du Centre-Ouest.
« Autoriser ces fans zones n’était pas indispensable au regard de la gravité de la situation, estime pour sa part L’Alsace. La
première conséquence de la décision de les maintenir coûte que coûte
est d’avoir ouvert une brèche dans l’unité nationale qui prévalait en
matière de lutte contre le terrorisme. »
Le Courrier Picardfait les comptes : « Les
inondations, les grèves et les préavis dans les transports, les menaces
terroristes des " daeshiens ". Sans oublier la polémique sur
l’existence des fans-zones. (…) À moins, à moins, soupire le journal,
que la majorité des Français ne se décide à adresser un gros coup de
sifflet à tous les oiseaux de mauvais augure, en sortant, en terrasse
avec le retour du soleil, sur les stades et les fans-zones, en
encourageant toutes les équipes, en étant souriants et aimables. »
Les Français boivent moins…
Et pourquoi pas avec un verre à la main ? Mais pas forcément un verre de vin ou de bière… Oui, « car l’alcool, ce n’est plus tendance ». C’est du moins ce qu’affirme Le Parisien, qui s’appuie sur le baromètre de la consommation des boissons alcoolisées 2016. Selon ce baromètre, « si
96 % des foyers continuent en effet à se procurer de l’alcool (un peu
plus de 71 litres par an), moins de 10 % des sondés déclarent en boire
tous les jours. Pour la première fois depuis quatre ans, le budget
annuel des ménages consacré à l’achat de bouteilles alcoolisées dans les
supermarchés a baissé. Le ticket de caisse des Français s’est allégé de
près de 6 euros, leurs placards personnels ont accueilli 1,9 litre de
moins que l’an passé. »
Pourquoi boit-on moins d’alcool en France ? Réponse du sociologue Ludovic Gaussot, interrogé par Le Parisien : « Notre
mode de vie a tendance à être davantage raisonné, plus tourné vers la
santé publique. Ce qui est excessif, comme une consommation non modérée
d’alcool, est perçu comme dérangeant, voire choquant. » Il y a aussi une conséquence des attentats : « Dans
un climat morose, les gens sortent moins, mais ils ont aussi tendance à
moins recevoir ou à le faire de manière moins festive, explique Ludovic Gaussot. S’il y a moins de raisons sociales de consommer, mécaniquement, le nombre d’achats diminue. »
Toutefois,
les Français restent dans le peloton de tête européen des buveurs, en
quatrième position derrière la République tchèque, l’Autriche et
l’Irlande. Et largement devant nos amis allemands ou britanniques.