La revue de presse
Jeudi 22 septembre 2022
Le Monde raconte la révolte des réseaux sociaux en Chine contre le zéro covid après la mort de 27 personnes…
Résumé
Libération raconte une crise à France-Culture où la direction récompense punit, engueule humilie chasse placardise à sa guise. La Vie raconte le suicide assisté en Belgique. D'un sondage, le Parisien confirme le machisme des hommes mangeurs de viande.
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On parle d'une colère...
Qui nous vient de Chine où le silence se brise nous raconte le Monde, au nom de 27 personnes mortes dans un accident de car par la faute de la politique zéro covid...
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, il était 2h40 du matin, un bus s'est renversé sur une autoroute dans une région de montagne, normalement à cette heure là, il n'aurait pas du circuler, mais il était en mission, il emmenait en quarantaine des habitants d'une ville, Guyang, considérés comme cas contacts... Le bus, c'est la règle, prophylactique, voyageait sans pause et fenêtres fermées, le chauffeur portait une combinaison intégrale, un masque et une visière de protection -"comment peut-on conduire ainsi se demandent" désormais des internautes -car c'est sur les réseaux sociaux, que s'exprime la colère...
Les images du bus au toit enfoncé -elles sont le site du South China Morning post- ont été vues 600 millions de fois... On proteste contre les autorités qui auraient voulu éradiquer le covid à Guyang en trois jours, un journaliste, poste ce commentaire : "Réveillons-nous. Opposons-nous résolument aux tests systématiques de la population, au zéro Covid et à la fermeture du pays. » Un autre journaliste qui, lui, défend le pouvoir se fait insulter... "Si tu n’oses pas critiquer les autorités au nom de la population, s’il te plaît, tais-toi. Pourquoi faut-il toujours que tu mentes pour plaire aux méchants ? »
Je lis aussi qu'une femme politique, a des ennuis Shen Yiqin, secrétaire locale du Parti communiste qui devait entrer au bureau politique du Parti pour s'occuper de la santé... A t-elle envoyé un bus la nuit pour servir sa carrière -et je m'interroge sur les régulations par l'opinion, loin de nos démocraties...
Dans le Figaro, je vois un homme russe brave, Lev Shlosberg, il dirige un parti social libéral, et s’oppose à Vladimir Poutine qui dit-il a plus de pouvoir que le dernier tzar. Sa liberté est en sursis. Il dit : "J'ai appris à gérer mes sentiments, y compris l'anxiété et la peur, ma tâche est est survivre dans la politique actuelle russe, ici, dans une sorte de camp de concentration politique...". Il parle aussi, sa langue est belle, du patriotisme que promeut le régime, il est dit-il « comme la mousse dans une chope de bière il faut attendre qu'elle retombe »...
En France on parle d'une entreprise...
Belle et qui marche fort bien mais que ronge la peur, affirme Libération , car dans cette boite la direction ne se conteste pas, et la patronne récompense punit, engueule humilie chasse placardise à sa guise, entourée d'une cour d'approbation... Et vous lisez des salariés qui font des détours, monter un étage puis descendre, pour éviter de passer devant l'open space des chefs, un homme viré après dix ans et cent contrats précaires, ça existe, qu'on a écarté sans le lui dire et qui a découvert son sort en recevant par erreur le mel qu'un responsable qu'il avait sollicité avait envoyé à la directrice, "Help il veut me voir, je vais lui dire, va mourir la patronne te hait". J'en passe -et pour nous cet article est d'autant plus perturbant que la boite décrite par Libération est notre radio soeur France Culture, dont le succès est remarquable mais qui bruit de peines et de départs, quatre salariés ont effectués des signalements à la Direction de radio France, parmi eux lis-je l'assistante de la directrice Sandrine Treiner, qui met « beaucoup de sa vie » lis-je aussi dans France culture...
Mais au-delà d'un cas personnel, Libé dit aussi que la crise de France Culture nait du mode de fonctionnement de Radio France, où les producteurs d'émissions et leurs équipes travaillent en contrats valables une saison, sont donc soumis à un droit de vie ou de mort des directions. Après, bien sur, il y a la manière.
Allons. La culture est aussi une douceur et parfois même les contrats courts. Télérama raconte comment pour une année universitaire, huit étudiants des arts déco ont débarqué en résidence à Nontron, sous-préfecture de la dordogne, dans le cadre de leur projet, « Design des mondes ruraux », et ont entrepris de relier la ville au monde, sans perdre la mémoire, vous lisez une fresque et un jardin potager dans une maison d'adolescents, un festival des lavoirs, un four à pain des pensionnaires de l'Ehpad, un projet d'étang à creuser devant la mairie pensé par de mouflets de 3e, c'est foutraque et chouette.
Par le Journal de Gien, j'apprends qu'à Briare ce dimanche , on organise un bouchon comme dans le temps, un festival de vieilles voitures, DS, tractions, 4CV, qu devront encombrer les rues de la ville comme à l'époque des transhumances sur la Nationale 7... C'est du design urbain.
On parle enfin d'enfants...
Qui par force deviennent les gardiens de leurs parents, et dans la République du Centre, je vois les yeux perdus et doux de Chantal et les regard magnifique aimant de sa fille Gwendoline qui porte sur son bras, cette phrase, "dans ton coeur je serai toujours ta fille", qui n'a pas trente ans et qui s'occupe de sa maman, que la maladie d'Alkzheimer a prise à 51 ans...
Dans la Vie voyez les yeux décidés de Claire, qui est juriste et travaille pour les sans abris, ne peut avance que soutenue par un déambulateur, une maladie génétique inéluctable force ses muscles à la trahir mais dans son pays, la Belgique, où le suicide assisté est légal, elle refuse de quitter ce monde. Elle puise dans sa foi « l'audace d’espérer" et tient aussi parce qu’il y a deux ans, son père, atteint de la même maladie qu'elle, a été piqué, elle ne se le pardonne pas -et c'est un des éclairages que donne la Vie sur la Belgique qui serait notre modèle d'une nouvelle loi... Dans le Monde, la ministre française Agnès Firmin Le Bodo, en charge de la fin de vie, regrette de ne pas avoir dit oui à sa mère qu'un cancer du pancréas avait dépouillé de tout, et qui lui demandait, "tu me fais la piqure", elle avait répondu : « Je n'ai pas le droit ».
Ainsi nos débats terribles sont traités dignement.
Dans le Télégramme je lis le malaise des cafetiers de Quimper qui vont retransmettre la coupe du monde de foot sur leurs télés, et redoutent d'être boycottés par ricochet, ce serait injuste, ils doivent vivre.
Sur le site du Parisien nous vient une autre polémique récente, sur les hommes et le barbecue, que le journal conclut ou relance avec un sondage de l'Ifop, réalisé pour le site Darwin nutrition. Et bien oui, les hommes qui consomment le pus de viande sont aussi ceux qui considèrent le plus nettement que : « Pour la séduire, un homme doit pouvoir être libre d’importuner une femme qui lui plaît ». Ou que : « Un non veut parfois dire oui pour une relation sexuelle ». Lisez la suite, je ne veux pas fâcher.