La revue de presse
Mardi 11 avril 2023
« C’est parce qu’il est vieux et moche et qu’il ne vous plait pas que vous allez le relaxer »...
... et cette plaidoirie que rapporte la Charente libre, de l'avocate d'un homme innocenté après douze ans de combat, sont cousins de l'orgueil et du talent de Me Hervé Témime, que saluent e Figaro, le Monde, Libération. Le Monde explore un village Indien, si loin des villes et promis à disparaitre.
On parle d'un village...
Qui se situe loin de nous, en Inde, et en Inde même si loin de la modernité et de la formidable puissance des villes, mais où nous emmène le site du Monde, Sail, village himalayen qui n'est accessible ni par le rail ni par les airs, et deux fois par ans, Ramesh Bisht, qui est chauffeur à Dehli, fait le périple de douze heures pour revenir chez lui visiter sa famille, "dans un endroit éloigné, très retardé, très pauvre, qui n’offre pas d’avenir, mais c’est là d’où je viens..." dit-il - et dans les photos splendides photos de Johan Rousselot, où l'on sent l'air qui nous coupe, et dans le texte de Sophie Landrin , on découvre une terre dont les hommes s'exilent pour travailler, Ramesh est parti a 18 ans il en a 42, son fils l'accueille à ses retours en lui touchant le pied, signe de respect, ici les castes supérieures n'iraient toujours pas manger dans la maison des intouchables, 'on prend femme dans sa caste, et la femme vient à pied de son village pour rejoindre c’est la règle le village de son homme, où l'on partage mâles lits dans le maisons en terre battue ou une grand ère accroupie cuisine, et jette de l'urine de vache à ceux de sa famille qui ont touché une femme pendant ses règles...
Et ainsi est un village qui est peut-être est voué à disparaitre, noyé pour un barrage hydroélectrique en projet, car les campagnes et les paysans ne pèsent rien dans l'avenir qu'imaginent les gouvernants dans les villes, 70 millions de paysans ont été déracinés depuis l'Indépendance, même un temple de Shiva n'attendrira pas le pourtant croyant premier ministre Modi.
Pouvons-nous comprendre les villages d'Inde.
Je lis dans l'Eveil de la Haute-Loire que le village de Pradelles se bat et se rénove pour garder son label du Plus beau village de France et devenir un "site patrimonial remarquable".. Et je lis dans le Progrès comment le Crozet dont l'histoire remonte au XIIe siècle s'est battu pour devenir, autre label, "petite cité de caractère", cela vous propulse à l'échelle nationale...
Dans Vosges Matin je lis que Gerardmer qui n'est pas un village prépare pour dimanche sa fête des jonquilles, elle est unique au monde dit Claude Vanony qui est né la même année qu'elle en 1935 et se souvient de toutes, en 194 la reine de la fête s'appelai Marie-Claire, elle avait 14 ans lui 18, plus tard, il l'épousa... Il y a 2500000 fleurs sur les chars de Gérardmer... Et cette année aussi une délégation viendra de Novosellitsya qui est la ville jumelle ukrainienne depuis l'an dernier..
On parle aussi d'un collège…
Le collège de Brumath, dont l'Alsace me dit qu'il n' pas de nom... La faute à une dispute... Les parents d'élèves et les enseignant souhaitent le baptiser Marccel Weinum, qui fut à 16 ans résistant et mourut à 18 ans décapité par les nazis... Mais la mairie préfère Bernard Schreiner ancien député maire conseiller général et prof au collège, dont j'ignore ce qu'il en aurait pensé -ou bien Via romana, ou bien voie romaine, car il y avait une route romaine sur le chemin du bahut... bizarrerie des disputes...
En Corse, les disputes sont plus âpres depuis qu'une organisation clandestine, GCC, jeunesse clandestine corse, cible des élus et des mairies, la résidence secondaire d’une adjointe au maire d’Ajaccio, a brulé route des sanguinaires et Corse-matin, tout en admettant que la violence clandestine eut jadis la vertu de préserver le littoral, s'inquiète de la voir devenue un permis de détruire...
Je lis dans Sud-Ouest qu'au Pays basque, on n'apprécie guère qu'une marque de fast-food se réclame du territoire pour vendre ses hamburgers, et on cherche les chemins d'une appellation Pays basque contrôlée... A Pessac, nous dit encore Sud-Ouest, on est fier de deux biologistes qui ont levé un million d'euros pour tester un diagnostic rapide et révolutionnaire de la septicémie... Presse-océan, lui est fier de la Jeunesse ouvrière chrétienne de Loire-Atlantique, car Laurent Berger de la CFDT et Sophie Binet de la CGT, y ont tous deux fait leur débuts militants. Vous en apprendrez sur un vieux mouvement engagé, qui n'a plus dans le département qu'une quelques dizaines d'adhérents, mais ils sont le sel de la terre... Comme ces croyants que leurs fois soutiennent au travail, qui est engagement, et que passe en revue le Progrès dans un cahier inspiré...
Et on parle enfin d'un innocent...
Un homme que la justice a rendu à lui-même et qui s’appelle Brutus, quel nom, André Jacques Brutus quelle gueule dans la Charente libre , le poil gris ras et rare, la peau tavelée sous laquelle affleurent les veines et ces deux larges mains qu’il serre tête baissée devant son épouse Jacqueline qui elle semble une mamie ronde et confiture, et qui tend une main vers son homme-et dans le clair-obscur d’une salle à manger la photo dit l’histoire d'un homme, viticulteur, qui en 2010, convoqué par les gendarmes, entendit qu’il allait se prendre trente ans pour avoir agressé sexuellement une gamine de 17 ans qui dormait à l’étage chez lui, dans une des quatre chambres où Jacqueline, assistante maternelle accueillait des petits…
Ensuite deux condamnations, du sursis, douze ans de suspicion l’étage vide forcément, fini l’agrément de Jacqueline, finis les gosses qui les appelaient Paï et Maï, fini le football dont il était un dirigeant, et finie la vie au village, le bal, les repas dansants, Jacques a vécu en reclus, Jacqueline sortait encore et tenait tête au commerçant… et puis la cour de cassation et une cour d'appel ont rendu Jacques à l'innocence...
Dans cette histoire, il y a une famille et y a des avocats… Me Anne-Sophie Arbellot, qui venait à peine de prêter serment quand ce dossier lui est venu, et qui raconte a la Charente libre le travail de sape qu'est son métier, et puis une plaidoirie : « C’est parce qu’il est vieux et moche et qu’il ne vous plait pas que vous allez le relaxer », a-t-elle lancé aux juges, en inversant la charge des préjugés, pour cet homme dont une gendarme disqualifiait le regard pervers - il cligne en raison d'une maladie des yeux... elle dit aussi cela, Me Arbellot : « Douze ans à se prendre des râteaux, cela marque, douze ans pour une satisfaction professionnelle, en terme d’humilité, la leçon se pose là… »
Et cette humilité nous renvoie à l'orgueil du grand pénaliste Hervé Temime, qui est mort hier à 65 ans, et qui inspire à Libération, au Figaro et au Monde des mots dignes de lui. « Vivre avocat et mourir » dit le Monde, « il est mort comme il était né, avocat » dit le Figaro, et vous lirez cet homme inguérissable de l’amour d'une grand-mère qui le trouvait si beau, si fort, qu’elle s’indignait quand il était jeune bouclé, qu’on ne l’invite pas à la télévision aussi souvent que Robert Badinter… Il aimait la défense, plaider vent de face, renverser la table avec des mots, il pleurait parfois, transpirait dans son art… Le nom de cet enfant juif d’Algérie, Temime, signifie intègre en arabe. Quel nom.
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