La revue de presse
Lundi 14 août 2023
L'Afghanistan deux ans après
Deux ans après la chute de Kaboul, regard sur l'Afghanistan entre reprise en main des talibans, et les opérations rebelles tuées dans l'oeuf. Dans cette revue de presse aujourd'hui, nos chères vacances... ratées.
L'Afghanistan, deux ans après. LA CROIX note la dichotomie. Les salons de beauté ont dû fermer en juillet. Nouveau recul pour les droits des femmes et en même temps, la population qui vit à 75% dans les campagnes reste très conservatrice explique un chercheur. Elle apprécie la fin des bombardements, le recul de la délinquance. Autre signe de la mainmise des talibans, la réduction de 80% de la culture du pavot. Ils ont réussi en une année, ce que la communauté internationale n'était pas parvenue à faire en 20 ans. Mais c'est provisoire dit un autre chercheur. "Les talibans n'ont clairement pas les moyens de compenser les pertes de revenus des producteurs d'opium. Quand les stocks seront épuisés... le pouvoir fera face à une importante résistance."
Plus surprenante, la politique des talibans vis à vis du patrimoine culturel afghan. A Hérat, à 800 kilomètres à l'ouest de Kaboul, depuis novembre, des petites mains s'affairent à la restauration du patrimoine juif. Pareil, pour le site bouddhique de Shekawi près de la capitale. Depuis deux ans, on restaure. Les architectes sur place, témoignent d'intérêt réel des officiels. Il faut bien reconnaître qu'ils ne font pas n'importe quoi dit un fin connaisseur du pays. Les talibans ont compris que le patrimoine pouvait être une vraie richesse. Mais la bonne volonté a ses limites. Les pillages sur les sites archéologiques, eux, persistent.
Les ennemis des talibans
L'édition internationale du NEW YORK TIMES racontent le destin de deux soldats. Amir et Basir étaient résolus à libérer leur nation. Ils croyaient à l'armée qui rétablirait l'égalité dans une société inégalitaire. Quand ils sont revenus au printemps, ils se sont déguisés, ont fait pousser leur barbe et leurs cheveux. Ils ont cru pouvoir mener la bataille, rassembler des mouvements rebelles, coordonner des opérations. Mais les talibans ont menacé et soudoyé des villageois. Ils sont arrivés à eux, ont ouvert le feu. Amir et Basir ont été tués. Leur mort dit le NEW YORK TIMES marque la fin d'une offensive rebelle qui n'a jamais vraiment commencé. Après 20 ans, ils ont perdu la guerre, une nouvelle fois. Mais malgré ce pays dominé par les talibans et l'atteinte aux droits humains, LA CROIX dit que les Etats-Unis ont relancé le dialogue avec les talibans. Une rencontre a eu lieu au Qatar fin juillet.
Tout comme ils le font au Niger. La France craint d'ailleurs d'être doublé par son allié analyse LE FIGARO. Car les Etats-Unis se sont montrés très présents depuis le début de la crise. Trop même, quand la diplomate Victoria Nuland s'est assise à la table des putschistes la semaine dernière. L'objectif des américains est clair. Conserver leurs bases au Niger. "Et si pour cela, il faut tirer un trait sur le retour à la légalité constitutionnelle. Ils n'hésiteront pas. Avec des alliés comme ça" dit Paris, "on n'a pas besoin d'ennemis."
L'autre ennemi
Le mauvais temps qui offre des vacances ratées. Pourtant, il y en a des belles images à longueur de journaux. Les 5 lieux à ne pas manquer dans le Pas-de-Calais pour LA VOIX DU NORD. Randonner sur le chemin de halage de Guerlédan pour OUEST-FRANCE. LA PROVENCE qui vante le Mercantour. LE DAUPHINE et ses passerelles au-dessus du lac de Monteynard en Isère, déjà 2 millions de personnes. C'est sûr, il y en a des choses à voir. Mais tout le monde ne regarde pas ses vacances de la même façon.
Prenez les hôtels-clubs. Le site THE CONVERSATION explore le mythe inventé par le Club Med dans les années 50. Des vacances statiques où l'on ne sort pas, ou alors en excursion bien encadrée. Où l'on se rencontre peu finalement sauf peut-être votre voisin de transat. Les vacances en hôtels club, c'est comme un bateau de croisière immobile en rade au bord de la mer. Ce sont des vacances amnésiques qui rappellent la fulgurance d'Edgard Morin : "La valeur des vacances, c'est la vacance des valeurs."
Les vacances ratées
Une gamine qui fait la moue sur la plage, en cirée, trempée. LIBERATION donne le ton : "Comment j'ai raté mes vacances." Plus de 7 heures de route avec deux enfants de 3 et 6 ans qui se chamaillent à l'arrière, des embouteillage et à l'arrivée : planter sa tente sous une trombe d'eau, ce n'est vraiment pas ce dont avaient rêvé Thomas et sa femme. Originaires du Pas-de-Calais, ils avaient jeté leur dévolu sur la Bretagne. "Parce que la Bretagne pour nous, c'est déjà le sud. Mais après 4 jours de pluie, vient la tempête et ses vents de 100 km/heure. C'est ce qui nous a fait partir."
On ne plaisante pas avec les vacances. C'est une parenthèse de bonheur dans un quotidien parfois difficile dit un spécialiste. Mais LIBERATION n'est pas à cela prêt et vous propose de foirer vos vacances en 4 leçons. Florence 35 ans qui rêvait de faire Compostelle seule et qui se retrouve à des pélerins lourds, bavards, collants. Comme celui qui affirmait être le dernier descendant de d'Artagnan et qui avait un flingue dans ses affaires. Frédéric et Cécile partis aux Maldives pour leur voyage de noce et qui se retrouvent sans lumière sur l'île, sans wi-fi, et au coeur d'une guérilla locale entre propriétaires véreux. Julia qui sympathise avec une milliardaire frappadingue. Et Baptiste qui a rêvé son voyage au Chili avec son amoureux Julien, lequel s'avère être casse-bonbon, mais qui en toute fin de séjour, le demande en mariage. "Je lui ai que je lui réservais ma réponse en France." Ils ne sont plus ensemble.
Il y a aussi les vacances qui disent des choses de nos politiques. Le HUFFINGTON POST s'amuse des vacances du LR Aurélien Pradié qui lit des livres. Bruno Le Maire qui s'affiche randonneur. Clément Beaune, au côté des animaux. Et puis, il y a Fabien Roussel, cheveux hirsutes, Day off marqué sur le t-shirt, au camping, qui vous invite à découvrir la salade de harengs aux pommes-de-terre. On le voit nous raconter les ingrédients et nous dire qu'il fait des pommes-de-terre pas trop cuites sinon elles s'écrasent. Qu'il faut remuer la salade et servir à température ambiante. Certains m'ont dit à la rédaction qu'il manquait l'assaisonnement. Même une salade avec Fabien Roussel fait débat.