La revue de presse
Vendredi 17 mai 2024
A force d''agriculture intensive, nous avons bouleversé et affaiblis nos sols, les Echos Week-end .
Un prêtre tradi, vedette sur Instagram, évangélise les identitaires et veut convertir Eric Zemmour, la Croix. Le Figaro Magazine raconte des enfants pakistanais saisis par le Sida et la Provence raconte un médecin psychiatre, qui dans un hôpital aurait abusé de ses patientes depuis des années.
Vous nous parlez de la terre...
La terre des campagnes, qu'une belle main tout en plis, en rides creusées, en veines saillantes, une main qui a vécu, touche avec délicatesse en couverture de Week-end, le magazine des Echos, la main d'un paysan nommé François Mandin, qui chez lui en Vendée s'attache à préserver cette terre à qui nous avons menti, que nous avons appauvrie...
Car ils vont mal, nos sols et nos sous-sols, qui se dégradent, qui stockent moins bien le carbone, qui retiennent moins bien les eaux, qui tombent en érosion, qui sont pollués de pesticides... Ils ont changé nos sols à force d'agriculture intensive, on a ravagé leurs habitudes -un exemple: avec les engrais azotés on a rendu inutiles les champignons mycoryziens des sols qui avant, faisaient les courses des plantes, avec lesquelles ils entraient en symbioses, racines mêlées aux filaments, échanges de sucres et d'azote, ça vivait en-dessous, et cette vie rendait les plantes fortes -terminé! Désormais, l'engrais fait le travail mais il en faut de plus en plus, toujours plus, il faut changer de modèle...
J'apprends que le sous-sol est un trésor en danger. Chaque gramme de terre contient jusqu'à un milliard de bactéries, un millions de champignon, des virus des entités millimétriques, les acariens, les tardigrades, et aussi des mille-pattes termites fourmis et les vers de terre, qui sont les ingénieurs du sol...
Tout ceci est un monde qu'essaie de comprendre pour le sauver un Conservatoire européen des sols, qui archive les terres près d'Orléans... Un monde que préserve à son échelle François Mandin aux belles mains, un des paysans avancés qui défendent une « agriculture de conservation des sols », qui n'est pas le bio, non, car le bio a un défaut: il oblige, faute d'herbicide, à des labours qui brisent les champignons… Il faut admettre de l'herbicide a minima, pas l'idéal mais bon, il faut surtout ne jamais laisser le sol nu, le couvrir, le travailler le moins possible, et mélanger les cultures; marier les céréales avec les légumineuses qui captent l'azote de l'air -les lombrics sont heureux, nous vivrons...
Pendant ce temps le Bien public nous enseigne, jardiniers amateurs ,à réussir nos tomates dans le jardin... Il faut des orties, lisez... Et j'en vois d'autres tomates qui ont mauvaise mine dans l'indépendant et qui fâchent les agriculteurs qui les ont saisies, hier, sur des camions venus du sud, au péage Perpignan sud de l'A9. Des tomates, « quelle honte », lis-je, « même pas arrivées à maturité, qui poursuivent leurs développement dans les camions qui montent du Maroc, elles sont marocaines, mais pas bien étiquetés et dans des emballages plastiques qui devraient être interdits... Nos paysans ont vidé les camions et distribués les tomates à des associations caritatives…
Dans le Monde je lis que la passion des jeunes pour les fripes, le seconde main qui serait une prise de conscience contre l'emprise de la mode, la fast fashion méchante pour le climat, odieuse aux travailleurs esclaves qui peuvent en être la main d'oeuvre, n'est pas la panacée... Car si les vêtements ne coutent quasi rien, on en achète et toujours plus, on s'en saoule, on jette, et Vinted ne vaut pas forcément mieux que Shein -il faut se modérer soi-même, que de vertus nous sont exigées...
On parle aussi d'un prêtre...
Un abbé philosophe militant qui sur internet est une petite vedette et qui à ses adeptes désigne l'ennemi... "Les communistes, les francs-maçons, les mondialistes, les wokistes, les libéraux, les progressistes, les sans-Dieu et ceux qui adorent de faux dieux, les hérétiques et les schismatiques, les socialistes, de droite comme de gauche", en a-t-il oublié Mathieu Raffray, qui il y a un an avait fait sensation lors du pèlerinage de Chartres avec son sermon de Pentecôte, et que la Croix me présente... Fantastiquement contemporain...
Il raconte son parcours, venu d'une famille qui avait suivi le schisme traditionaliste de Mgr Lefevre, qui est revenu dans l'église officielle où l'on peut aussi célébrer la messe en latin, et où il a rencontré des gens intéressants. Il raconte a vision du monde, la défense d'un catholicisme « viril et fier », rempart contre un rempart contre le « matérialisme athée », « l’islamisation » et « l’immigration de masse » et qui romprait avec les lumières, car « Liberté, égalité, fraternité, ce n’est pas catholique ». Il raconte son sacerdoce, amener à la la religion les jeunes gens de la mouvance identitaire, il rêve de convertir Eric Zemmour, car « l’attachement à la patrie charnelle est un vecteur de conversion immense. » Pensera -ton que cet homme incarne l'époque? Il a sur Instagram 76000 followers, à 100.000 il quittera la plateforme pour ne pas devenir un gourou... Chiche...?
A côté de cela, la Croix me dit la visite hier à Gaza du patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, l'église n'est pas qu'une passion identitaire.
Pendant ce temps, Zemmour, sait-il qu'un prêtre ami lui souhaite le baptême, s'épanche comme à la maison dans le Figaro magazine avec son vieux copain Eric Naulleau contre la France insoumise, l’islamo-gauchisme, l'islam tout court qui est selon lui le contraire de « Liberté égalité fraternité » - ah, il revendique la devise dont labbé ne veut pas. Ca débattra aux extrêmes.
Le même Figaro magazine nous présente de jeunes influenceurs attachés à la beauté de la France, sans grande méchanceté ni grande transgression; le toujours Figaro magazine nous dit aussi au Pakistan la misère absolue d'enfants pakistanais, contaminés par le sida dans une ville où des cliniques sans hygiène ni scrupules jettent des seringues des déchets... Et pour cette fraternité avec des enfants lointains le journal se justifie...
La Provence, elle, nous parle d'un hôpital marseillais, Sainte-Marguerite, où travaillait, sévissait un médecin psychiatre, oh brillant, 140 de QI, mais fragile, lui dit borderline, et que des femmes, des anciennes patientes, accusent de les avoir violées, dans son cabinet, fort de son autorité, de leurs fragilités; l’une de ses victime avait d'elle-même une estime « au ras des pâquerettes », lis-je, la terre décidément nous inspire... Je lis que ce psychiatre avait été hospitalisé par un de ses collègues après avoir essayé d'étrangler son époiuse, psychiatre dans le même hopital, je lis que ses déviances, ses agressions étaient connues, mais on s'intéressait plus à son équilibre à lui qu'aux victimes, et dans le silence, après chaque alerte, il retrouvait ses proies... Voilà de quoi trembler.
Et on parle enfin d'insectes...
Qui dans la crise environnementale sont notre doux souci, mais aussi source d'art et de beauté dans un magazine que j'adore, Artension, qui me raconte les insectes dans l'art, depuis cette mouche qui se promène sur la coiffe blanche de l'épouse du Maître de Francfort dans un autoportrait en couple, du coup au bord du rire datanr de 1496.
Et là, ce sont des splendeurs, des portraits en gros plans, on appelle ça macrophotographies, d'insectes qui semblent des animaux de chimères, des masques exotiques, ce sont des ailes de papillon, de Dubuffet , des installations d'araignées vivantes dans un cube de verre, une mue de mante dont le mouvement est décomposé, et ces ont les dessins, presque naïfs, d'insectes qui semblent créatures extraterrestres voitures rudimentaires, réalisés par une artiste myope, cela compte, Michèle Schembri, qui est corse et sicielienne et qui dit ne pas ressentir son existence propre et donc absorde son environnement...
Dans le Point, je lis Jeanne Le Peillet, qui est ingénieure généticienne et artiste, et parle le chinois car c'est une langue qui se dessine, qui n'aime rien tant que croquer des vieilles dames mais s'est prise à dessiner àp artir de l'ADN, puis est passé à l'IA, c'est complexe dit comme ça mais tout simple quand un journal gourmet vous l'explique... Lisez bien.