La revue de presse
Lundi 3 juin 2024
La loi n'imposait pas à la police de nourrir les étrangers en retenue administrative...
... mais la loi va changer, un avocat de Roubaix, alerté par un client, l'ayant emporté devant le Conseil constitutionnel, la Voix du Nord. La Provence raconte la Major où le 15 juin on célèbrera la naissance de Johnny. Les Echos disent les nouvelles réticences des élus devant les plateformes XXL.
Vous nous parlez d'une messe...
Qui se tiendra le 15 juin à la Major, la belle cathédrale de Marseille, le jour de l'anniversaire de Johnny Halliday parti il y aura bientôt huit ans, et cette messe qui n'est pas que de prières mais de rock, où l'on va bénir les motards et leurs casques présents, fait la Une de la Provence, et j'en déduis une fierté marseillaise -méritée puisque la major recueille une cérémonie que Paris a chassée.
Car le curé de la Madeleine où s'était installé le souvenir du chanteur a finit par dire que son église ne pouvait pas être le sanctuaire de Johnny Halliday...
Alors, vous lirez les secrets de la transhumance du Nord au Sud, le rêve d'un marseillais, Serge Ichai, entrepreneur BTP a la retraite, neveu de Roger Hanin, qui s'était toujours dit qu'il était passé à côté d'une vie de show bizz, et qui dans les fêtes familiales entonnait puissamment les tubes de Johnny, et qui s'était dit, chantant son idole en 2019 sur le parvis de la Madeleine, que la vie lui donnait une deuxième chance...
Privé de sa scène parisienne, Serge Ichai est allé voir en voisin le père Pierre Brunet, curé de la Major, et c'est ainsi que Marseille a accueilli le fantôme de Johnny... Il dit, le curé Brunet, qu'il aime de Johnny "la belle humanité de cet écorché vif"... Et nous viennent dans le journal des êtres que cet écorché vif a aidé, aide à vivre...
Dans la Voix du Nord j'aperçois un bonhomme dont Novak Djokovic est une raison de rêver, Tom qui avait 7 ans en 2021, que son papa président du club de tennis de Boulogne avait emmené à la finale de Rolland Garros où il criait « Nole, Nole, Nole » au point que le champion l'avait repéré, salué, « plusieurs pouces » se souvient tom, et à la fin lui avait offert une serviette et l'avait pris dans ses bras...
Et depuis quand il va le voir jouer, Djokovic le reconnait et dans la nuit de samedi à dimanche vers trois heures du matin, c'est à Tom qu'il avait reconnu que Djokovic, vainqueur fourbu a dit -vu à la télé: « Il est trois heures du matin. Tu dois dormir mon ami. » Et puis lui a offert un baiser sur le front, une casquette, un maillot et un poignet dédicacés. Il manque encore à Tom une raquette, peut-être aujourd'hui, il revient à Roland...
Dans l'Ardennais je vois des amoureux du Club sportif Sedan ardentes, c’est du foot, qui est tombé si bas l'été dernier et remonte d'un échelon, l'an prochain en Régional 2 et ce sont des fidèles qui se transmettent en famille un billet de la finale de coupe 1957 que Sedan remporta...
Dans l'Indépendant on essaie de surmonter la défaire d'un point de Narbonne qui ne montera pas en pro D2, c’est du rugby. Et tandis que la Tribune le Progrès pavoise pour les Verts de Saint-Etienne qui remontent en Ligue Un et auxquels l'equipe (forcément les Verts donne la une), c’est du foot à nouveau, le Républicain lorrain témoigne du FC Metz battu d'un rien à 10 contre onze (un match nul éliminatoire) et qui descend -et j'entends dans un bar cette réflexion: "Au moins en Ligue 2 l'abonnement sera moins cher. » Et ce mot d'un supporter est bouleversant...
On parle aussi de plateformes...
Les plateformes logistiques XXL , ces entrepôts géants posés près des villes des autoroutes et et qui pulsent le commerce, le ballet des camions, et dont les élus -des élus commencent à douter le disent les échos... car on les voit moins comme des sources d'emploi que comme des structures trop grandes qui asservissent, artificialisent les sols, bloquent d'autres projets, on préfèrerait que reviennent des industries...
C'est dans les Echos que je lis cette révolution mentale -quand dans le Courrier picard on me raconte la robotisation d'un site Amazon de 107000 m2 à Boves, qui va abandonner les gros colis pour les petits paquets, et pour cela se transforme depuis janvier, se robotise, il sera la plus grande zone robotisée du monde, elle fera travailler avec les robots 1300 employés... Est-ce un vertige, le journal visitant le chantier, est fasciné...
Dans les mêmes Echos -aux intérêts pluriels- vous rencontrez Wu'er Kaixi, un chinois Ouighour, « ennemi du peuple » pour le gouvernement chinois, qui vit en exil à Taiwan, et qui fut un moment célèbre aux yeux du monde, un jeune homme épuisé par une grève de la faim, qui devant des caméras, en direct , le 16 mai 1989, lança au Premier ministre: "Ca ne sert plus à rien de discuter avec vous ». Le lendemain était proclame la loi martiale, c'était le printemps de la répression de Tien an Men. Il nous dit, trente-cinq ans plus tard, que le régime chinois est faible, que les insurgés de 89 n'étaient pas si loin de réussir, et que nous en occident devons être « impitoyables » et « ne pas dérouler le tapis rouge » à la Chine...
Je lis cela, et en même temps dans notre monde complexe je lis dans Midi Libre que les pompiers de Bagnols-sur-Cèze veulent récolter de l'argent pour leur camarade Florent Bonnin, tétraplégique depuis un accident en 2011, mais qu'une opération de la moelle osseuse pourrait rendre à ses sensations. Il en coute 130000 euros, l'opération de pointe aurait lieu en Chine, qui vue du Gard est une terre d'espoir...
Le Monde nous raconte les dessous médiatiques et financiers des influences que la Russie veut exercer sur nous. Libération nous dit les doutes qui entourent le projet allemand de créer un bouclier anti-drones anti-missiles pour le continent.
Dans le Figaro je lis comment en Russie le pouvoir de Vladimir Poutine veut faire des vétérans de sa guerre en Ukraine des modèles des cadres pour le pays... Et je rencontre un soldat qui a perdu un oeil, Andreï Prokofiev volontaire à l’âge de 46 ans, atteint par un éclat d’obus, et qui devait dûment formé devenir prof d'histoire en Sibérie -mais qui est retourné au front. Ce qui nous anime...
La Croix rencontre en Inde au Tchad au Mexique quelques uns de nos frères terriens dont les vies basculent dans les chaleurs intolérables. Regardons-les.
Vous nous parlez enfin d'un repas...
Que l'on n'a pas servi à un homme dont la Voix du Nord nous livre le prénom et l'initiale, Mohamed K, qui a été interpellé par la Police aux frontières, puis placé en retenue administrative pour qu'on vérifie son droit de circulation et de séjour, et qui pendant sa rétention, il le dit à son avocat Me Olivier Cardon, n'a pas été nourri...
Surprise de Me Cardon qui soulève ce jeûne devant le juge des libertés et de la détention de Lille et réalise que dans la loi, rien n'est indiqué sur la façon dont on alimente un étranger retenu...
Une loi de 2012 qui pourtant au départ pourtant se voulait bienveillante aux personnes étrangères, jusque-là placées en garde à vue si on les soupçonnait de séjour irrégulier... On a inventé une retenue administrative de 16 heures, mais comme 16 heures, ce n'est pas si long, le législateur n'a pas pensé pas à spécifier que la personne retenue devait être nourrie (en garde à vue, on mange)... En 2018 la durée maximale de la retenue administrative est passée à 24 heures et là, quand même...
Evidemment, dans la pratique, la plupart du temps, nos policiers nourrissaient les retenus, mais parfois, cela passait à la trappe... Et la loi n'imposait rien...
Et voilà comment, le mois dernier, Me Cardon, avocat des étrangers à Roubaix, a plaidé victorieusement devant le Conseil constitutionnel, qui a constaté qu'une partie de l'article L 813-13 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ne garantissait pas "des conditions respectueuses de la dignité de la personne humaine ». et était donc contraire à la constitution. Le conseil a demandé que désormais les PV de police précisent les conditions d'accès à la nourriture... C'est un petit épisode juridique, une petite épopée d'avocat... Qui me réjouit, j'avoue.
Dans Libération je lis une pièce de théâtre qui ne parle que d'amour, d'abandon, du malaise qui nait « d'un bruit de talon dans l’obscurité », ou d'un rai de lumière venu d'une lampe de poche, pièce d'un maitre de la scène, Joel Pommerat, « la réunification des deux Corées », qui est reprise au théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris, et c'est plus qu'une reprise, mais l'illustration d'une coopération, d'un relais, d'une noce possible entre les mondes du théâtre public et du théatre privé, dont les logique les buts les contraintes ne sont pas les mêmes a priori. Il n'est pas interdir d'espérer.