La revue de presse
Jeudi 27 juin 2024
La mère de Nahel, qu'un policier tua il y a un an, sauve des vies en livrant des chimiothérapies, Libération.
Le Point qui passe les poliitiques au tamis des psys compare Emmanuel Macron à un pervers narcissique dont "le Moi est mis à feu". D'un papyrus décrypté, le Figaro nous dit un évangile apocryphe et un Jésus sauvageon. L'Equipe se souvient de Fiorenzo Magni, héros du cyclisme et fasciste à la fois.
Vous nous parlez d'une école…
Qu'une femme a sauvée lors d'une nuit d'émeute à Villeurbanne, samedi cela fera un an, et de ce 29 juin 2023 Samar Antoun garde le goût de l'adrénaline et l'odeur de la poudre qui planait sur son quartier où il y avait eu beaucoup de rixes cette année-là, et la mort d'un adolescent nommé Nahel, tué par un policier à Nanterre, avait servi de prétexte…
Elle se souvient dans Libération, cette quinquagénaire de l’Education nationale, qu'une vidéo tournée depuis un immeuble a rendue célèbre, où l'on entend sa voix qui monte d'un paysage de flammes, « «Pas l'école, s'il vous plaît ! Pas l'école, ne touchez pas à l'école !» Sept secondes où culmine une vie…
Elle a été professeur des écoles à Vaux-en-Velin, elle est devenue directrice d'une maternelle près de chez elle à Villeurbanne, et cette nuit d'émeute, c'est une école élémentaire qu'elle a sauvé. Elle avait cavalé derrière des collégiens aux visages couvert, « vraiment des mômes » dit-elle, qui avaient mis le feu à un canapé sur le trottoir, elle a été touchée, les émeutiers lançaient des mortiers dans sa direction, elle se sentait dans une zone de guerre, puis un autre jeune est arrivé qui a promis que l'émeute ne toucherait pas l'école…
Après Samar Antoun s'est fait pourrir par ses enfants et tancer par son frère d'avoir pris un tel risque, elle dit qu’elle a été courageusement inconsciente ou inconsciemment courageuse, elle dit qu'elle a fait honte à des parents d'élèves qui l'avaient vue depuis leur fenêtre, « «Pourquoi vous n'êtes pas descendus ?» Elle dit qu'au Liban, qu'elle a quitté pour venir en France, on ne touche pas aux écoles même pendant les guerres civiles, et elle a pour devise: «Fais aux autres ce que tu aimerais qu'on te fasse.»
Est-elle un exemple, une bravoure isolée, une consolation, une espérance, cette femme qui a sauvé une école quand plus de 240 ont été attaquées il y a un an -et quand le pays tourneboule toujours, rien n'est réglé, cette semaine d'élection qui coincide avec un cycle de deuil…
C'est le 27 juin 2023 que Nahel Merzouk 17 ans fut tué par un policier après un refus d'obtempérer une course poursuite, un jour où avec des copains il conduisait une Mercedes jaune vif, décapotable qu'on louait dans le quartier pour se faire un kif, dit le site du Monde, à un homme surnommé Mbappé…
Nos journaux, l'Agence France presse, l'Humanité revisitent Nanterre où rien n'est oublié, Libération parle à la mère de Nahel qui n'a pas fait son deuil mais qui ne peut pas mourir et qui sauve des vies, elle livre des chimiothérapies à des malades atteints de cancer, et puis rentre chez elle pour penser à Nahel qui avait devant lui dit-elle "le temps de préparer ses rêves"… Parfois les gens a reconnaissent et lui disent qu'ils sont de tout coeur avec elle, lui demandent de prendre une photo avec elle, elle dit « c'est fatigant, je n'ai pas gagné à l’Euro-million, j'ai perdu un enfant.»
Le Monde raconte que dans la voiture où Nahel est mort, les enquêteurs n'ont retrouvé que des vestiges d'adolescence : trois téléphones, un casque de moto à l'arrière, un cordon USB branché pour écouter de la musique, une casquette et une cigarette électronique jetable. Et la sacoche Lacoste de Nahel, remplie d'une batterie externe, de ses clés et du billet de 20 euros que lui avait donné sa mère pour son petit déjeuner.
On parle aussi d'un sauvageon…
Qui partage avec Nahel le douteux privilège d'une mort tragique qui changea l'histoire et une mère si proche qui le pleura… Elle s'appelait Marie, cette femme et je lis l'histoire de son fils garnement dans le Figaro (après Slate et le Soir): un garnement doué, un magicien, mais qui utilisait ses dons pour satisfaire ses caprices… Tiens, un jour du Shabbat, jour du repos sacré, grondé par son père parce qu'il avait façonné des oiseaux en argile, il avait tapé dans ses mains pour donner vies aux sculptures… Mais il était capable aussi de rendre aveugle et même de tuer ceux qui l'embêtaient… Puis en grandissant la racaille s'apaisa et devint le Jésus apôtre de l'amour que nous connaissons…
Car oui nous parlons du Christ tel que le dépeint l'Evangile de l'enfance selon Thomas (ce Thomas n'est pas l'apotre mais un homonyme philosophe), un des évangiles apocryphes qui fleurissaient aux premiers temps, du christianisme qui racontaient Jésus mais que l'Eglise ne voulut pas retenir mais pourtant on les lisait, on les transmettait… et ce texte savoureux donne de Jésus une image complexe, en fait le héros de sa propre rédemption, explique aussi peut-être ses violences contre les marchanfs du temple -mais la revue de presse n'est pas une chaire de théologie pardon…?
Il nous revient, cet évangile par la grâce d'un parchemin mal foutu vieux de 1500 ans, de la taille d'un post-il, qui dormait dans une bibliothèque allemande avant que des chercheurs n'y lisent les trois premières lettres du mot Jésus et réalisent qu'ils tenaient un extrait, en grec, de la plus vieille version du texte de Thomas… J'ai dit mal foutu parce que l'écriture est maladroite, les lignes penchées, les lettres mal tracées, un exrcice d'écriture pas terrible… Mais quelle histoire, non? Je me demande si celui qui recopia brouillon les aventures du garnement Jésus était un sauvageon…
Elle me vient cette histoire de Christ, quand dans la Vie on interroge les cas de conscience des croyants face aux législatives… Quand le Nouvel Obs on nous interpelle sur un vote pour l'histoire face à la menace RN, quand l'Express se demande si notre pays et ses institutions sauraient résister à des conditions politiques extrêmes, quand la croix me dit que l'Europe s'inquiète de nous, et les Echos se demandent ce que de nous penseront après le vte, les marchés… Bref, nos affres passionnent…
Le Point lui s'amuse à décliner un classique des magazines, passer nos politiques au crible des psys, cela marche toujours… Mais sur le Président de la République, c'est gratiné, le Point avait-il prévu cela? Il fait sa Cover sur tout le bestiaire politique, pas simplement sur Emmanuel Macron dont l'Express dit que son mouvement, le macronisme, serait un narcissime, et dont il dit, le Point qu'il serait un exemple de pervers narcissique dont "le moi est mis à feu" et qui réduit autrui à l'état d'ustensile ou de spectateur, exploité, grugé, disqualifié. Un Charles X, "un Alcibiade sans peur de la castration" et donc sans limite, qui reporte la faute sur les autres, quand quelque chose ne lui convient pas… tactile sans empathie…
J'en passe mais en vrai en France où nous sommes dit Jean-Pierre Winter des pantins désarticulés, personne ne va très bien…
Et on parle enfin d'un chaton...
Qu'un jeune homme a tué d'un coup de carabine tout à la joie de ses premiers succès, un petit chat qu'a visé Antonio Tiberi qui venait de gagner une étape du tour de Hongrie... C'était il y deux ans mais depuis l'Italie a pardonné à cet autre sauvageon, tant il a une bonne bouille et du feu dans les jambes - lui qui est l'un des « enfants terribles » (le titre est gentil) du vélo italien que l'Equipe raconte...
Elle se souvient aussi l'Equipe d'un homme qui fut fasciste, vraiment je veux dire, jugé et condamné pour un massacre de partisans en 1944, puis amnistié, et vainqueur du tour d'Italie en 1948, conspué par la foule qui envoyait des coussins sur le vélodrome pour empêcher le tour d'honneur... Mais pourtant un brave, Fiorenzo Magni, célèbre, quelle image, pour avoir couru un Giro en 1956 la clavicule cassée tenant son guidon droit grace à une chambre à air enroulée autour du susdit guidon et qu'il serrait en tre ses dents...
Dois je le juger et à quel critère cet homme? Que faire de l'admiration?