Revue de presse française
À la Une: la mort du chef d'al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri
Publié le : 03/08/2022 - 10:27
Oussama Ben Laden (gauche) et Ayman al-Zawahiri (droite) en 2001. Reuters/Hamid Mir
Par : Fanny Bleichner
Les États-Unis ont annoncé l’avoir tué d’une frappe de drone, alors qu’il se trouvait à Kaboul, en Afghanistan, sur son balcon. Aujourd’hui Libération titre « Son chef mort, al-Qaïda bouge encore ». Car, malgré la mort de l’ex-bras droit d’Oussama Ben Laden, est-il expliqué dans l’article, « la capacité de résilience d’al-Qaïda est une certitude pour les experts de la communauté du renseignement. Le réseau jihadiste international a su s’adapter pour continuer à exister. Sa mue devrait se poursuivre. » Et le quotidien évoque alors les différentes filiales, notamment au Mali.
Dans la double-page qui suit, focus sur la façon dont les États-Unis sont parvenus à leurs fins, après plus de 20 ans de recherche. Selon Libération, ce sont les talibans qui auraient pu informer les États-Unis de la présence du chef d’al-Qaïda à Kaboul. À moins que la CIA n’ait compté sur ses propres informations.
Concernant la méthode : « Le missile qui aurait tué Ayman Al-Zawahiri a été régulièrement employé par la CIA dans les assassinats de hauts cadres jihadistes. » Une « bombe ninja », le R9X, qui « n’emporte pas d’explosifs mais six lames qui se déploient autour du vecteur juste avant l’impact ». Toutefois, Washington n’a pas confirmé l’utilisation de cette arme très confidentielle.
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Quelle portée pour cet événement ? Le Figaro y voit « la vengeance de l’Oncle Sam », un an après que les États-Unis ont été chassés d’Afghanistan. « La Maison Blanche veut prouver que la lutte anti-terroriste peut se mener de l’extérieur », estime Le Monde. Mais Le Figaro pointe une « victoire en demi-teinte » pour Joe Biden car cette frappe « n’atténue pas complètement le camouflet que représente le retour de l’organisation terroriste en Afghanistan après 20 ans d’une guerre coûteuse pour l’en chasser ».
Un avis que partage la politologue Marie-Christine Bonzom. Interviewée dans les colonnes d’Aujourd’hui en France, pour elle, « cet événement n’effacera pas dans l’esprit des Américains les images de la débâcle en Afghanistan il y a un an. Celle-ci constitue le point pivot du déclin de Joe Biden auprès de l’opinion publique américaine ».
Nancy Pelosi à Taïwan
Nancy Pelosi, la présidente de la chambre des représentants, est en visite à Taïwan. Une visite considérée par Pékin comme une grave provocation risquant d'enflammer des relations sino-américaines déjà tendues. Libération raconte : le 2 août, « des signaux plus grossiers ont été envoyés comme un convoi de chars au milieu de baigneurs ahuris sur une plage de Xiamen, ville chinoise de l’autre côté du détroit, une poignée de manifestants pro PCC devant l’hôtel de Taipei, où était attendue la délégation américaine, portant des pancartes appelant la "sorcière américaine" à "sortir de la Taïwan chinoise" ».
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L’Opinion parle d’un « avis de surchauffe », d’une « alerte rouge » qui explique que les tensions sont aussi internes car « Nancy Pelosi a obligé Joe Biden à se ranger derrière elle, alors que le président américain lui avait d’abord conseillé de ne pas entreprendre ce déplacement. (…) Les démocrates auraient payé cher si elle avait fait demi-tour. »
La chaleur et la sécheresse s’intensifient en France
Mais, « On n’est pas tous égaux », titre Aujourd’hui en France qui détaille : les personnes âgées, les personnes vivant en ville par exemple, sont plus exposées. Les personnes en situation de précarité aussi. Et plus encore, celles sans logement entre déshydratation, maladies de peau ou infections. En plein cœur de Paris, près de la Tour Eiffel, un homme témoigne dans L’Humanité : « J’ai souvent peur de ne pas me réveiller et que ces pauvres touristes me retrouvent là, seul et mort ».
Des voix qu’on entend peu aussi, celles des détenus, comme dans la prison de Fresnes en région parisienne. Le bâtiment est « vétuste et surpeuplé ». Les détenus demandent le droit à une douche par jour et des glacières dans les cellules. C’est ce qu’a pu constater Libération qui a suivi le député insoumis Louis Boyard dans sa visite de l’établissement pénitentiaire.
Pour les députés, la cloche a bientôt sonné
Dernière semaine de la session parlementaire et l’heure est au bilan. « Le RN s’installe dans les rouages de l’Assemblée » pour L’Humanité tandis que La Croix estime que l’Assemblée nationale « reprend de la vigueur ». Un exemple : « La bataille sur les textes, amendement par amendement, contraint le camp macroniste mais aussi ses adversaires à une présence de tous les instants dans l’hémicycle. » Concentration jusqu'au bout donc, avant la rentrée fin août.