Revue de presse française
À la Une: le bornage des prix de l’énergie d’Élisabeth Borne
Publié le : 28/08/2022 - 10:51
La Première ministre française Élisabeth Borne a annoncé l'encadrement des prix de l'énergie face à l'inflation. © REUTERS/Benoit Tessier
Par : Norbert Navarro
L’envolée des prix de l’énergie due aux conséquences de la guerre en Ukraine ? Le gouvernement français veut continuer à l’endiguer. Ces prix continueront à être encadrés en France après 2022. C’est Élisabeth Borne qui l’assure ce matin, dans Le Parisien Dimanche. « Les Français peuvent être rassurés, nous amortirons les hausses », y dit la Première ministre, promettant « des dispositions spécifiques pour accompagner les plus fragiles » des ménages.
Pour économiser l’énergie, Élisabeth Borne annonce dans Le Parisien Dimanche la mise en place d’un « fonds vert doté d’1,5 milliard d’euros à destination des collectivités » pour financer leur transition écologique. Et à rebours de son ministre de l’Économie, la cheffe du gouvernement « ne ferme pas la porte » à une taxation des super profits car, dit-elle au Parisien Dimanche, « personne ne comprendrait que des entreprises dégagent des profits exceptionnels alors même que les Français peuvent être inquiets pour leur pouvoir d’achat ». À noter également que, pour le vote du budget à l'automne, la Première ministre n'exclut pas le recours à l'article 49-3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure, car « les Français ne nous ont pas demandé l'immobilisme », déclare-t-elle au Parisien Dimanche.
Le coût de la panne (électrique)
« Y aura-t-il de l’électricité à Noël ? » C’est la question qui barre la Une du magazine Le Point. Sur une photo du président russe Vladimir Poutine, cet hebdomadaire fait ainsi référence au film Y aura-t-il de la neige à Noël. De la neige à Noël, nul ne le sait encore, mais de l’électricité… Les prévisionnistes interrogés par Le Point sonnent l’alarme.
Témoin Didier Holleaux, directeur général adjoint du groupe énergétique Engie. Cet expert compare les perspectives énergétiques de la France à ce que les Anglo-Saxons appellent « the perfect storm », autrement dit « la tempête parfaite ». « Je n’ai jamais connu une crise de cette ampleur », s’effare Didier Holleaux dans Le Point. Réacteurs nucléaires français par dizaines à l’arrêt pour cause de maintenance, guerre en Ukraine, canicule, sécheresse, la France traverse bien une « tempête parfaite ». Dans le pire des cas, cette calamiteuse conjoncture est susceptible de provoquer « un black-out de notre système électrique cet hiver ». Diagnostic partagé par Javier Blas, dans un article de l’agence Bloomberg cité par Le Point. Expert lui-aussi du secteur énergétique, ce dernier affirme que « la France affronte un Waterloo électrique ».
Politique de Gribouille
Et pour cause, puisque le déficit énergétique de la France s’élève à 10 gigawatts. Chiffre d’autant plus inquiétant que 10 gigawatts, c’est, précisément, « la puissance dont on s’est privé ces dix dernières années, si l’on additionne les deux réacteurs de Fessenheim (1,8 GW) et 8 GW de centrales thermiques », souligne encore Le Point. « Et il n’y a pas moyen de rattraper ces 10 GW dans les six prochains mois », estime, dans cet hebdomadaire, Nicolas Goldberg, consultant au cabinet de conseil en organisation Colombus Consulting.
Et le signal envoyé par le gouvernement est déconcertant, bucheronne Le Point : on ferme 1,8 GW de capacité nucléaire très peu polluante et, parce que les moyens de production font désormais défaut, on rouvre une centrale à charbon, celle de Saint-Avold, qui rejette à peu près 250 fois plus de CO2 dans l’atmosphère que l’atome. N’en jetez plus ! Justement.
Ukraine, année 1/2
Anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, sixième mois de guerre avec la Russie… L’Express et la chaîne de télévision BFMTV ont conjugué leurs efforts pour publier un numéro spécial consacré à l’Ukraine.
Intitulé Nous, les Ukrainiens, ce numéro « exceptionnel » propose une interview de Volodymyr Zelensky. « L'objectif pour nous est de restaurer nos frontières et la Crimée est ukrainienne, déclare-t-il. » Le président ukrainien compare la guerre à un cancer : « si nous ne parvenons pas à retirer cette tumeur, elle se développera et il n'y aura plus d'Union européenne unie », dit Volodymyr Zelensky en exhortant les Européens à sortir de la dépendance au gaz russe. « Vous souffrirez peut-être pendant deux ans, mais vous parviendrez à survivre sans leur énergie », affirme le président ukrainien dans L’Express.