Journal de 12h30
Mardi 18 octobre 2022
Le mouvement social est-il prêt à s'installer ?
Manifestation à Strasbourg après que les syndicats CGT et FO ont appelé à une grève nationale pour réclamer une augmentation des salaires. ©AFP - Frederick FLORIN / AFP
Les salariés sont appelés à cesser le travail et à manifester dans la rue aujourd'hui pour réclamer une hausse de leurs rémunérations.
La température déjà anormalement supérieure pour la saison va-t-elle grimper davantage encore aujourd’hui, à l’occasion d’une journée de grève interprofessionnelle pour la hausse des salaires ? Dans un contexte rendu inflammable par la crise du carburant, certains (syndicalistes et politiciens) espèrent raviver le feu révolutionnaire enhardis peut-être, aussi, par le souvenir du mouvement des “gilets jaunes” né justement de la hausse des prix de l'essence. Sans compter la multiplication désormais des motifs de mécontentement, qu'il s'agisse de l'inflation mais également du durcissement à venir des règles d'indemnisation des chômeurs ou bien encore de la future réforme des retraites. Dès-lors quelle est aujourd'hui la probabilité d'une contagion du mouvement social ? Il est évidemment encore trop tôt pour répondre à cette question. Tout juste notera-t-on que de très nombreux secteurs ont déposé des appels à la grève : fonction publique, énergie, transports publics, agroalimentaire, commerce.
Au total, près de 150 points de rassemblement sont prévus partout en France à l'appel de la CGT, FO, Solidaires, la FSU et plusieurs organisations de jeunesse. En revanche la CFDT, premier syndicat du pays a décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l'efficacité de ces manifestations interprofessionnelles pour obtenir des augmentations salariales dans les entreprises.
Quoi qu'il en soit et assez paradoxalement voilà plusieurs jours que le gouvernement, lui-même, appelle les entreprises à augmenter les salaires de leurs employés. Sauf que c'est évidemment beaucoup plus facile à dire qu'à faire.
Les autres titres de l'actualité
Sept mois après un rapport dénonciateur sur le recours par l'Etat aux fameux cabinets de conseil, le Sénat doit examiner aujourd'hui une proposition de loi destinée à mieux encadrer, justement, ces prestations. On se souvient que celles-ci avaient été qualifié en mars dernier de phénomène "tentaculaire" avec une facture estimée en 2021 à près de 900 millions d'euros pour les ministères. Et l'un des enjeux des débats qui débuteront ce soir sera de déterminer le périmètre auquel pourraient s'appliquer les dispositions, notamment de transparence, que veut imposer cette proposition de loi.
À lire aussi : McKinsey et autres cabinets de conseil au service de l'État : mécanique de l'opacité
Après une interruption forcée de quatre ans pour cause de crise sanitaire, le Mondial de l’automobile de Paris a ouvert ses portes au public ce matin. Une édition 2022 qui coïncide avec les premières tentatives d’envergure engagées pour ouvrir la voie au marché de l'électrique, qui deviendra obligatoire pour les véhicules neufs d’ici 2035. Comment les constructeurs et les équipementiers français s’y préparent-ils ? Hakim Kasmi a posé ce matin la question à Christophe Périllat, directeur général de Valeo. Il est aujourd'hui l'invité de la rédaction.
En se hissant dimanche dernier à la quatrième place des championnats d'Asie, la grimpeuse Elnaz Rekabi avait non seulement accompli une performance historique pour son pays l'Iran, mais également signé sa prouesse d'un geste de bravoure historique puisque pour la première fois en plus de quarante ans une femme concourant sous la bannière de la République islamique avait décidé de prendre part à une compétition sportive non voilée. Un choix éminemment courageux, contraire au code vestimentaire imposé par son pays. Et qui pourrait bien, en l'occurrence, lui avoir coûté sa liberté. Depuis hier soir, la jeune athlète de 33 ans a en effet disparue. Elle est injoignable. Or, dans le contexte actuel (celui d’un vaste mouvement de contestation pour la liberté), beaucoup craignent déjà qu'elle n'ait pu subir les foudres du régime des mollahs.
La grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi aux championnats asiatiques d'escalade, à Séoul, le 16 octobre 2022. © AFP- Rhea Kang / INTERNATIONAL FEDERATION OF SPORT CLIMBING
Comme une surenchère chaque jour plus mortelle pour la population, la Russie continue invariablement de bombarder l'Ukraine. De nouvelles frappes russes ont fait au moins 7 morts ce matin. "La Russie essaie de dissimuler ses défaites militaires par la terreur", a notamment commenté le président Zelensky dans son message vidéo quotidien. En réalité, la nouvelle stratégie du maître du Kremlin pourrait aller bien au-delà encore, en plongeant carrément la population civile dans le froid glacial de l'hiver, sans énergie de chauffage. C'est en tous les cas ce que pourrait laisser suggérer le bilan de ce déluge de feu qui en une semaine seulement aura détruit un tiers des centrales électriques du pays.
Apparue il y a quatre millénaires, la ville de Jérusalem sacralisée aura vu sa force symbolique engendrer au fil de l'histoire au moins autant de discordance que de coexistence. Dernière illustration en date : ce matin, revenant sur une décision du gouvernement conservateur précédent, l'Australie a annoncé qu'elle ne reconnaîtrait plus Jérusalem-Ouest comme la capitale de l'Etat d'Israël. "La question du statut de la ville doit être résolue dans le cadre de négociations de paix entre l'Etat hébreu et le peuple palestinien et non dans le cadre de décisions unilatérales", a notamment justifié la ministre australienne des Affaires étrangères. Israël a aussitôt fustigé la décision de Canberra.