A l’ONU, la question de la fin des énergies fossiles au cœur de la diplomatie climatique
Mercredi se tient à New York le Sommet sur l’ambition climatique, où les intérêts divergents des Etats pourraient bien s’afficher malgré l’urgence.
Par Matthieu Goar
Publié aujourd’hui à 13h00
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Une manifestation, le 17 septembre 2023 à New York, qui appelle le gouvernement des Etats-Unis à prendre des actions face au changement climatique. EDUARDO MUNOZ / REUTERS
La banderole, tenue à bout de bras, ouvrait la marche. En lettres orange sur un fond noir, on pouvait y lire une interpellation, quasiment une injonction : « Biden, mets fin aux combustibles fossiles. » Dimanche 17 septembre, 75 000 personnes ont défilé dans les rues de New York, selon un chiffrage communiqué par les 700 organisations et groupes de militants représentés dans les rues. Le lendemain, plusieurs centaines de militants ont bloqué la Réserve fédérale américaine (Fed), appelant à la fin du financement du charbon, du pétrole et du gaz.
Une façon très visible de mettre la pression sur les dirigeants du monde entier au sujet d’un des enjeux fondamentaux de la lutte contre le dérèglement climatique : la sortie des énergies fossiles. Ces actions ont été programmées à un moment précis. Mercredi 20 septembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, organise son Sommet sur l’ambition climatique au lendemain de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Une échéance importante, alors que l’ONU et les défenseurs du climat veulent imposer la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre en haut de l’agenda, à moins de dix semaines de la 28e Conférence des parties (COP28), qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre. « Ce sommet est un moment d’impulsion important où les chefs d’Etat donnent le ton politiquement et où on peut percevoir jusqu’où les négociations pourront aller lors de la COP », résume Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
Fidèle à sa diplomatie offensive sur l’urgence climatique, M. Guterres a invité à parler à la tribune « des acteurs susceptibles de faire bouger les lignes », sans laisser de place au « greenwashing » ou à « un réemballage d’annonces des années précédentes », selon ses propres termes, mardi. Les représentants du Brésil, du Canada, de l’Union européenne, de la Barbade, de Tuvalu ou des acteurs non étatiques, comme le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, le maire de Londres, Sadiq Khan, ou l’assureur Allianz pourront monter à la tribune. Mais la Chine et les Etats-Unis n’auront pas la parole. Une manière implicite de pointer du doigt ceux qui .../...