Revue de presse française
À la Une: la grève des contrôleurs SNCF en ce week-end de Noël
Publié le : 22/12/2022 - 11:06
Des employés de l'opérateur ferroviaire SNCF passent devant un train à la gare Montparnasse à Paris, lors de la 13e journée consécutive de la grève des cheminots, le mardi 17 décembre 2019. (Image d'illustration). AP - Christophe Ena
Par : François Ballarin
« Comment en est-on arrivé là ? » s’interroge Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « La grève de trop qui met les Français en colère » titre le Figaro alors que le Parisien Aujourd’hui en France tente de comprendre « comment le mouvement est devenu hors de contrôle ». Le quotidien pose le problème : « Malgré les propositions de la direction, l’arrêt de travail chez les contrôleurs, construit en marge des syndicats, va priver 200 000 voyageurs de leur train. »
La Voix du nord revient au précédent mouvement social, début décembre : pour le quotidien, c’est depuis cette grève que « la SNCF peine à nouer le dialogue avec un collectif de contrôleurs qui s’est organisé sur Facebook pour réclamer une meilleure reconnaissance ».
« La grève pendant les périodes de Noël : c’est l’arme atomique », assure le Parisien. « Une arme souvent brandie par les cheminots, mais rarement utilisée », rappelle le quotidien qui cite un salarié de la SNCF : « Déposer le sac, comme on dit chez nous, pour Noël et Nouvel An, c’est l’arme absolue. On n’appuie pas sur ce bouton sur un simple coup de tête ».
Fatigue et colère des usagers
« Mouvements sociaux à répétition, trains bondés, en retard ou supprimés, défaut de signalisation ou accident voyageur… Les clients de la SNCF supportent de moins en moins ce calvaire qu’ils endurent bien souvent en silence ». Et Ouest France leur donne la parole : « J’ai chialé direct », raconte Chloé au quotidien quand elle a « appris que son train était supprimé en raison d’un mouvement social ». Mais la jeune femme n’en veut pas aux grévistes, précise Ouest France : « s’ils en arrivent à faire un truc pareil, c’est que vraiment ça ne doit pas aller fort », confie-t-elle. Au contraire, le Figaro affirme qu’avec cette grève, ce collectif de contrôleurs « a, semble-t-il, franchi les limites du tolérable ». Le quotidien de citer Céline, cadre parisienne : « On est pris en otage avec la SNCF qui a le monopole du ferroviaire. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je suis devenue partisane de la privatisation ».
Côté cheminots, le Parisien met en avant « une profonde rancœur accumulée par les contrôleurs ». Ils étaient « en première ligne lors de la pandémie de Covid-19 pour accueillir les clients malgré le virus, ils étaient de nouveau au front l’été dernier quand les problèmes de matériels se sont accumulés faute de bras et de moyens pour les réparer ». Le quotidien de citer un administrateur de la SNCF : « les contrôleurs sont un peu comme les hôtesses et les stewards vis-à-vis des pilotes chez Air France. Ils ont le sentiment d’être moins bien considérés alors qu’ils sont l’image de la SNCF. »
La visite de Volodymyr Zelensky à Washington
Un voyage « entouré de secret jusqu’à la dernière minute », raconte le Figaro. Libération revient sur les dessous de ce déplacement et souligne le grand écart entre la visite du président ukrainien sur le front et son déplacement aux États-Unis. « Passer en un jour de Bakhmout à Washington, ça rappelle la vitesse de déplacement de James Bond », confie une journaliste ukrainienne au quotidien.
Volodymyr Zelenski a-t-il même eu le temps de se changer ? Le Parisien constate qu’à sa sortie de l’avion, il portait toujours son « traditionnel treilli Kaki ». Un moyen peut-être de rappeler aux Américains que l’Ukraine est en guerre, et que son pays a besoin d’aide. La journaliste ukrainienne interrogée par Libération se veut rassurante à ce sujet : « les Américains ne laisseront pas repartir un tel invité les mains vides pour Noël ».
Et elle ne se trompe pas, rappelle La Croix : « Joe Biden a déclaré vouloir renforcer le soutien des États-Unis à l’Ukraine. Parmi cette aide, l’armée ukrainienne pourrait bénéficier du système de défense antiaérienne américain Patriot ».
Mais voilà, de son côté, rappelle Libération, Volodymyr Zelenski n’est pas venu les mains vides. « De la ville dévastée de Bakhmout, il a ramené un drapeau national signé par des soldats ukrainiens et promis de le remettre aux Américains avec ce message : "Nous sommes reconnaissants pour leur soutien, mais ce n’est pas assez" ».
Le quotidien conclut : « Peut-être Volodymyr Zelenski aura-t-il évoqué devant le Congrès le saisissant contraste entre sa visite éclair dans une capitale américaine parée d’illuminations festives et l’hiver sombre et glacial qui débute pour son pays, où il doit faire son retour dès ce jeudi ».