Chronique - Miyazaki dans « Le Monde », le long voyage vers la célébration
Samuel Blumenfeld
Le maître de l’animation japonais sort son douzième long-métrage « Le Garçon et le héron », en salle le 1ᵉʳ novembre. Son nom n’apparaît dans les colonnes du quotidien qu’en juin 1993 alors que le cinéaste a déjà signé des chefs-d’œuvre comme « Le château dans le ciel », « Mon voisin Totoro » ou encore « Porco Rosso ».
Publié aujourd’hui à 11h16, modifié à 11h47 Temps de Lecture 3 min.
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Hayao Miyazaki en novembre 2014, à Hollywood. FRAZER HARRISON / GETTY IMAGES VIA AFP
Alors que Le Garçon et le héron, le douzième long-métrage du maître de l’animation japonais, Hayao Miyazaki, sort le 1er novembre, quarante-quatre ans après la diffusion sur les écrans japonais de son premier opus, Le Château de Cagliostro, il est frappant de constater que Le Monde a attendu le 3 juin 1993 pour évoquer le cinéaste.
L’envoyé spécial du quotidien au Festival international du film d’animation d’Annecy, Jean-Michel Frodon, mentionne le coup de projecteur sur un réalisateur japonais, « célébré dans son pays et méconnu ici, dont trois longs-métrages sont présentés à la curiosité des 4 000 professionnels et du nombreux public attendus ». Hayao Miyazaki a déjà signé des œuvres maîtresses comme Le Château dans le ciel (1986) ou Mon voisin Totoro (1988) qui n’ont pas encore été vues. Porco Rosso (1992), présenté en compétition recevra le prix du long-métrage.
Le Monde est-il pour autant hors délai ? En aucune façon. A défaut d’être en avance, il est même un peu moins en retard que d’autres. Aucun des films de Miyazaki n’avait encore été distribué en France. Faute d’être disponibles en salle, ils tenaient du secret et de la rumeur. Surtout, le cinéma asiatique commençait tout juste à se frayer un chemin en Occident. Dans les années qui ont suivi, les cinéastes de Hongkong, Taïwan ou de la Corée du Sud vont prendre une place prépondérante dans le paysage de la cinéphilie, en compagnie du Japonais.
Un géant et un phénomène
Lorsque Porco Rosso est enfin distribué en France, en 1995, Le Monde réserve à son auteur un accueil plutôt tiède. Dans l’édition du 23 juin, Jean-Michel Frodon reste mitigé : « Sortant d’un nuage d’éloges, Porco Rosso le cochon aviateur, animé et japonais, atterrit sur les écrans français. Le premier contact est plutôt décevant : le graphisme des personnages reste proche de la niaiserie niveleuse des dessins animés nippons et le scénario, qui met aux prises le héros porcin au monoplan écarlate et une bande d’affreux mal embouchés, paraît manipuler les mêmes sempiternelles recettes. »
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