Journal de 12h30
Lundi 17 avril 2023
Le Soudan baigné dans une odeur de poudre
Des soldats de l'armée soudanaise dans la ville de Port-Soudan sur la mer Rouge. ©AFP
Un nouvel embrasement au Soudan pourrait porter un coup définitif et sanglant aux espoirs de transition démocratique.
Après une première transition avortée à la fin de l'année 2021, les interrogations subsistaient sur la bonne foi de la junte au Soudan : les militaires étaient-ils vraiment prêts à transférer le pouvoir à la société civile ? Eh bien depuis samedi la rivalité entre les deux généraux aux commandes du pays depuis le putsch a finalement dégénéré en combats de rue. Des combats à l'arme lourde. Aujourd'hui encore les explosions continuent de secouer sans discontinuer la capitale Khartoum, baignée dans une odeur de poudre. On parle déjà d'une centaine de civils tués sous les tirs croisés des combattants.
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Il y a tout juste une semaine, la Première ministre italienne d'extrême-droite décrétait l’état d’urgence migratoire pour une durée de 6 mois dans la péninsule. Depuis l'opposition a décidé de monter au créneau pour s'opposer à la politique de Giorgia Meloni. Cela concerne les 5 régions aujourd'hui gouvernées par la gauche mais aussi les maires de 6 grandes villes (Rome, Milan, Naples, Turin, Florence et Bologne).
Comment ressusciter son début de quinquennat ? Ce soir Emmanuel Macron s'adressera donc aux Français, dans une allocution télévisée à la fois solennelle et sans contradicteurs. L'objectif semble assez évident : reprendre la main, renouer avec la foule, en même temps que donner ses perspectives. Sauf que la tâche s'annonce, en réalité, vertigineuse. Comment espérer recoller les morceaux après trois mois d'une intense crise sociale, qui plus est avec un exécutif toujours privé de majorité à l'Assemblée ? Signe, d'ailleurs, de ce que le jour d'après n'est pas encore venu : les opposants à la réforme appellent déjà à des concerts de casseroles et des rassemblements pendant l'allocution présidentielle. Quant aux partenaires sociaux, invités à reprendre langue avec le chef de l'Etat, ils lui ont tous opposé une fin de non-recevoir. En revanche, les organisations syndicales misent déjà sur une nouvelle démonstration de force lors du traditionnel rendez-vous du 1er mai.
L'invité de la rédaction : Benjamin Morel, politologue et maitre de conférences à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas.
Quand les atteintes aux droits portent préjudice à la cohésion, à la démocratie, en même temps qu'elles favorisent une forme de déshumanisation. Dans son rapport annuel publié ce matin, la Défenseure des droits pointe de "multiples entailles" dans les politiques publiques actuelles ainsi qu'une détérioration de l'accès aux services publics pour les plus vulnérables comme les enfants ou les étrangers. L'autorité indépendante a reçu l'an dernier plus de 125.000 réclamations, soit 9% de plus que l'année précédente.
Et puis c'est à l'occasion de la présentation de son rapport que Claire Hédon s'est également émue ce matin d’une forme de brutalisation du maintien de l’ordre en France. La Défenseure des droits a enregistré pas moins de 115 saisines depuis le début du mouvement social contre la réforme des retraites.
Et encore une charge de plus contre l'Etat. Qu'il s'agisse de certains bâtiments ou de moyens de transports publics trop souvent inaccessibles, mais aussi des difficultés dans la scolarisation des enfants ou bien encore l'accès aux soins, la France ne respecte pas les droits fondamentaux des personnes handicapées. Voilà la teneur de l'avis rendu ce matin par le Conseil de l'Europe qui dans sa longue décision argumentée énumère plusieurs manquements, donnant ainsi raison aux associations qui avaient saisi l'organisation paneuropéenne en 2018. Le Conseil de l'Europe conclut à l'unanimité que la France enfreint trois articles de la Charte des droits sociaux. Et malheureusement, ça n'est pas véritablement une surprise.
Il était l'un des derniers grand témoin de l'âge d'or du jazz. Le pianiste américain également compositeur et chef d’orchestre, l'éblouissant Ahmad Jamal est décédé hier à l'âge de 92 ans. Bâtisseur d'improvisations puissantes et insolentes, il savait prendre soin des silences comme des nuances.