REVUE DE PRESSE FRANÇAISE
À la Une: la photo d'un «survivant»
Publié le : 03/09/2023 - 10:47
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Salman Rushdie, auteur des «Versets sataniques» au gala PEN America à New York, le 18 mai 2023. © AP - Frank Franklin II
« Survivant »... oui c'est ainsi que l'hebdomadaire Le Point qualifie cet homme légèrement souriant, « malgré le verre noir qui cache son oeil mort »... Cet homme, c'est Salman Rushdie, l'auteur des Versets Sataniques, « 34 ans après la fatwa, un an après la violente agression au couteau » dont il a été victime. « Agression » nous dit Le Point « qui n'a pas entamé la force de résistance de l'écrivain au fanatisme et à la bêtise ». Salman Rushdie confirme avec ses propres mots : « Écrire », explique-t-il, « a toujours été ma façon d'essayer de comprendre le monde... Ce que l'attaque a produit, en réalité, c'est renouveler le sens de cette importance que je mets dans la littérature... les mots sont les seuls vainqueurs ». C'est d'ailleurs la dernière phrase de son nouveau roman La Cité de la victoire, qui sort cette semaine en France, un roman écrit avant son agression, l'histoire d'une cité indienne du XIVème siècle, où les femmes ont une place prépondérante.
Écrire, il en est aussi question, sous une autre forme, dans L'Obs
À la veille de la rentrée scolaire, l'hebdomadaire s'interroge sur une possible réforme de « l'orthografe », orthografe avec un F et non pas PH, comme la règle nous l'impose... Une règle que de moins en moins de Français maîtrisent. « L'effet est mesurable, assure l'Obs, la langue que nous parlons s'éloigne chaque jour davantage de celle que nous écrivons »... « À moins d'accorder beaucoup de place au parcours, comme on le faisait autrefois, l'abondance des incongruités et des exceptions rend difficile l'enseignement d'une règle ». « D'où l'idée de rationaliser les consonnes doubles, et dépénaliser l'invariabilité des participes passés avec l'auxiliaire avoir, par exemple ». Une perspective qui fait toutefois hurler certains linguistes, dont certains ont écrit un manifeste affirmant « le français va très bien merci ». Une affirmation péremptoire, peut-être un peu trop optimiste...
Dans L'Express, l'une des conséquences des coups d'État au Sahel...
« Des vies chamboulées entre la France et le Sahel », titre l'hebdomadaire qui a rencontré, à Paris, Mohamed, un bijoutier nigérien, « les yeux rivés sur son écran de téléphone, il guette les messages de ses proches, à plus de 3 000 kilomètres de là, dans la région d'Agadez, la cité historique du nord du Niger ». « Je veux rentrer chez moi, explique-t-il, j'ai peur pour ma famille, qu'ils manquent de nourriture, lorsque la guerre éclate ». Il espère « pouvoir partir avec un vol d'Air Algérie, l'une des dernière compagnies qui opère encore au Niger »... Sinon, dit-il, « je passerai par la route ». Il faut savoir aussi que les ambassades françaises, au Niger, au Burkina Faso, et au Mali, ont cessé de délivrer des visas. « Un choc pour les jeunes Sahéliens qui devaient étudier en France à la rentrée », raconte L'Express, qui prend l'exemple de Maurice, étudiant en droit à Ouagadougou, qui devait partir le 18 août pour suivre un master 2 à l'université Paris Nanterre... « Tout était calé, explique-t-il, mon billet, mon logement, il ne me manquait plus que le visa »... « si ça ne se débloque pas, c'est un an de procédure qui est perdu... On est sanctionné pour des problèmes entre pays ».
D'autres vies chamboulées, celles des enfants ukrainiens réfugiés en France
Pour eux aussi, c'est la rentrée. « 20 000 réfugiés ukrainiens ont déjà effectué une année scolaire en France... pour fuir l'invasion russe. Combien seront-ils cette année ? » se demande Le Parisien Dimanche, qui a rencontré Gleb, un garçon de 10 ans qui a « hâte d'entendre sonner son réveil lundi matin », et de reprendre le chemin de l'école à Tourcoing, dans le nord de la France, « loin de Dnipro, sa ville natale ».... Arman lui aussi aime l'école, même si « la langue française est difficile à apprendre », reconnaît-il. Il parle déjà le russe, l'arménien et comprend l'ukrainien. « Aimerait-il reprendre l'école en Ukraine ? » lui demande Le Parisien Dimanche ... « évidemment... mes amis sont ailleurs, dit-il, Tout va changer après la guerre, mais je ne sais pas si je voudrais revenir ».
Enfin, une question un rien provocatrice, dans Marianne cette semaine.
Que choisir, un bébé ou un chien ? Une question que pose l'hebdomadaire, partant du principe qu'avec « l'inflation galopante, les menaces de guerre ou encore la terreur climatique », les jeunes couples sont de moins en moins enclins à faire des enfants. « C'est alors que le meilleur ami de l'homme intervient, nous dit Marianne, avec sa truffe humide comme ultime consolateur d'une humanité privée d'élan vital. » Et l'hebdomadaire s'est livré à un comparatif enfant/chien étonnant : affection, alimentation, dressage, habillement... D'où il ressort notamment que l'habillement coûte beaucoup moins cher pour un chien que pour un bébé, (on s'en serait douté). Pour ce qui est des vacances, en revanche, c'est bébé qui gagne le match... car le chien reste « indésirable dans de nombreux hôtels et campings ». Et à l'arrivée, c'est un match nul entre le bébé et le chien. Il ne reste plus qu'à choisir...
Par :Catherine Potet