Journal de 12h30
L'Ukraine revendique une attaque en territoire russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ©AFP - ALESSANDRO DELLA VALLE / POOL / AFP
En réplique aux bombardements d'ampleur qui se poursuivent sur son territoire, mais aussi à l'approche de la prochaine élection présidentielle en Russie, Kiev multiple à présent les attaques de drones et de missiles de l'autre côté de la frontière.
Le chiffre est impressionnant, même s'il ne dit sans doute pas tout de l'état aujourd'hui de l'économie russe. Toujours est-il que pour sa guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a déjà pioché dans la moitié de ses réserves principales de liquidités. Selon les chiffres du Ministère des finances, ce trésor national serait passé en deux ans de 91 à 51 milliards d'euros, pour essuyer une partie de son déficit budgétaire né donc de ses dépenses militaires. Est-ce la raison pour laquelle le maître du Kremlin s'est montré cette semaine plus menaçant que jamais en assurant que Kiev risquait de subir un "coup irréparable" en cas de prolongation du conflit ? A tout le moins c'est probablement, là, la confirmation de ce que Vladimir Poutine ne peut pas aujourd'hui se satisfaire d’un conflit qui semble désormais s’enliser.
Sur le terrain l'armée russe continue, malgré tout, d'exercer une pression accrue. Pas plus tard qu'hier Moscou a revendiqué la prise d'un village dans la région de Donetsk. Mais de son côté l'armée ukrainienne, aussi, vante ses victoires. Ce matin, un dépôt pétrolier russe était en feu dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine. Et la veille, déjà, Kiev avait revendiqué l'attaque contre un autre dépôt pétrolier, dans la région de Leningrad cette fois-ci, dans le nord-ouest de la Russie, à près de 1.000 km de la frontière entre les deux pays.
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L'Etat hébreu continue pour sa part à bombarder intensément le sud de bande de Gaza. La nuit dernière, des témoins ont fait état de tirs et de frappes aériennes à Khan Younès, où se cacheraient des membres de la direction locale du Hamas. Des raids ont également été menés dans différents secteurs de la Cisjordanie occupée. De leur côté, les Etats-Unis (principal allié d'Israël) répètent que la création et la reconnaissance d'un Etat palestinien viable sont nécessaire pour envisager une "véritable sécurité" à long terme. Une perspective, toutefois, à laquelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu continue d'apporter une fin de non recevoir.
Lors des vœux du président Emmanuel Macron aux armées cet après-midi, nul doute que la guerre au Proche-Orient, justement, mais aussi celle en Ukraine seront encore présentées comme deux des défis majeurs de cette nouvelle année. Mais pas seulement puisqu'après le départ des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger l'an dernier, l'autre sujet pourrait porter sur la réorientation des missions hors du Sahel. Enfin l'armée sera tout particulièrement sollicitée cette année pour les Jeux olympiques. L'évènement mobilisera cet été au moins 15.000 soldats. Ce qui supposera, aussi, de chercher la parade pour affronter de réelles difficultés aujourd'hui à la fois de fidélisation et de recrutement.
Vraie promesse ou faux espoirs ? Malgré les annonces cette semaine du chef de l'Etat qui a dit souhaiter leur régularisation, les médecins étrangers diplômés hors de l’Union Européenne sont encore dans l’attente. La Ministre de la Santé a certes promis de prendre la parole dans les prochains jours mais sans davantage de précisions.
Que ce soit avec des murs en bottes de pailles ou des remorques remplies de déchets, les agriculteurs d’Occitanie en colère depuis le début de la semaine ont bien l’intention de rester mobilisés, tant que leurs revendications ne seront pas entendues. Alors voilà plusieurs semaines, en réalité, que ces manifestations se multiplient à travers toute la France.
5 ans après le Grand Débat post-gilets jaunes, que sont devenus les cahiers de doléances ? La question affleure régulièrement dans le débat public, comme la réminiscence d’un épisode chargé de promesses pour les uns ou d’une crise politique douloureuse pour les autres. Quoi qu'il en soit, cette fois-ci c’est à l’Assemblée Nationale que l'interrogation se pose désormais sous la forme d’un texte transpartisan déposé par une députée écologiste, afin d'inscrire dans l'histoire ce mouvement des gilets jaunes et inspirer de nouvelles politiques.
Pourquoi ces documents n’ont-ils en effet jamais été aussi largement publiés que l’avait initialement promis le Président ?
Quelles attentes demeurent toujours autour de la restitution de ces revendications ?
L'invitée de la rédaction : Magali Della Sudda, politiste, chercheuse au Centre Emile Durkheim et chargée de recherche au CNRS.