Journal de 12h30
Lundi 29 janvier 2024
Le siège de Paris doit débuter à 14h00
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. ©AFP - JULIEN DE ROSA
Après une relative accalmie ce week-end, les agriculteurs se préparent à bloquer les principaux axes routiers menant vers la capitale, sans limite de temps. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles promet déjà "une semaine de tous les dangers".
Certains se demanderont peut-être si l'histoire du monde paysan s'est au fond jamais écrite autrement que sous le signe de la souffrance ou du malaise. Toujours est-il que, cette fois-ci, la fronde des agriculteurs a cela d'inédit qu'elle intervient trois semaines à peine après la nomination d'un nouveau Premier ministre et sa déclaration de politique générale prévue demain devant l'Assemblée. Ou quand Gabriel Attal, on va y revenir dans un instant, se retrouve à présent sous la pression conjuguée donc des agriculteurs en colère d'un côté et des oppositions non moins remontées de l'autre.
Or c'est ainsi qu'hier, malgré les réticences de son entourage qui lui conseillait de préparer son discours, le chef du gouvernement a préféré retourner sur le terrain, en l'occurrence dans une ferme d'Indre-et-Loire, au plus près de la grogne. En vain. Et pour cause, serait-on tenter d'ajouter. Comment en effet répondre aujourd'hui concrètement et rapidement à une multitude de doléances aussi diverses que la question des revenus, des retraites, de la complexité administrative, de l'inflation des normes, de la concurrence étrangère, sans même parler de ce sentiment assez largement partagé de déconsidération.
Ce matin même, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a promis de nouvelles mesures dans les prochaines 48 heures. Pour autant, la marge du gouvernement reste évidemment très étroite. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a lui "prévu" de parler aujourd'hui avec le Premier ministre pour évoquer les possibles solutions à cette crise agricole. L'occasion justement de s'interroger le rôle aujourd'hui de la FNSEA. Jusqu'à quel point représente-t-elle le monde agricole ?
L'invité de la rédaction : Alexandre Hobeika, chercheur en sciences politiques au Cirad et spécialiste du syndicalisme agricole.
Les autres titres de l'actualté
L'Ukraine reste bombardée quasiment toutes les nuits par les forces de l'envahisseur russe. Des frappes censées viser des infrastructures militaires, en dépit de très nombreux exemples de sites civils touchés. En retour, Kiev vise également et même de plus en plus régulièrement non seulement des installations militaires mais aussi industrielles de l'autre côté de la frontière. Cette nuit encore, les défenses aériennes russes ont déjoué une attaque de drone contre une raffinerie de pétrole au Nord-Est de Moscou
Notre envoyée spéciale Vanessa Descouraux s'est elle rendue à Pissarivka, dans la région de Soumy, à moins de 10 km de la frontière avec la Russie. Là où les bombardements sont réguliers. Au point que les autorités ukrainiennes ont même du y faire évacuer récemment plusieurs villages. D'autant que dans ces territoires frontaliers, ce qui inquiète désormais les habitants peut-être davantage encore que les pilonnages, c’est le retour des saboteurs qui n'hésitent pas à traverser la frontière pour semer la terreur.
Un à un, tous les plus plus gros contributeurs ferment les vannes financières. Dix pays ont déjà annoncé avoir suspendu tout financement futur à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. En cause, les allégations selon lesquelles des employés de l'UNRWA pourraient avoir été impliqués dans l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre dernier.
Et c'est encore dans ce contexte régional explosif, que les Etats-Unis ont annoncé hier que trois de leurs militaires ont été tués et 25 autres blessés dans une attaque au drone en Jordanie. Washington a aussitôt désigné des groupes pro-Iran comme responsables. De son côté, Téhéran nie toute implication.
Elle partait favorite et pourtant, hier, l'extrême-droite a enregistré en Allemagne un vrai revers électoral. Malgré une très nette avance au premier tour, le candidat de l’AfD a été battu lors d’une élection cantonale en Thuringe. 47.6% des voix au second tour contre 52.4% pour son rival conservateur de la CDU. Alors c'est vrai que cette défaite intervient dans un contexte particulier. Des manifestations d’une ampleur inédite sont organisées depuis deux semaines contre l'AfD et son programme jugé raciste par ses détracteurs. Est-ce que la mobilisation de la société civile a pu jouer dans l'issue de ce scrutin ? Seule certitude, cette défaite met un coup d’arrêt, du moins temporaire, à la dynamique enclenchée par l'extrême-droite.