Journal de 12h30
Mercredi 6 mars 2024
En Haïti, un chef de gang menace le pays de guerre civile
Jimmy Chérizier alias "Barbecue", chef d’une coalition des gangs parmi les plus puissants de la capitale Port-au-Prince. ©AFP - Clarens SIFFROY
En Haïti, comment la situation pourrait-elle être plus chaotique encore ? Hier, un chef de gang a carrément menacé le pays d'une "guerre civile". Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence aujourd'hui.
Son nom, à lui seul, suffit à terroriser toute la population haïtienne. Jimmy Chérizier, surnommé "Barbecue" pour ses victimes présumées brûlées vives menace à présent d'une "guerre civile sanglante qui conduira à un génocide", si le Premier ministre contesté refuse de démissionner. Cet avertissement lancé hier par le chef d’une coalition des gangs parmi les plus puissants de la capitale ne vient, en réalité, que parapher l'acte de décès de ce petit pays pauvre des Caraïbes, devenu une entité chaotique ingouvernable et que plus rien ne saurait décrire sans le lexique des armes, du sang et des cadavres.
Depuis dimanche dernier, la capitale Port-au-Prince est sous état d'urgence et couvre-feu. Et face à cette nouvelle escalade de la violence, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une réunion aujourd'hui même. Sans grand espoir, toutefois, de parvenir à y restaurer rapidement un semblant même de démocratie. Seule certitude, tout s'est donc accéléré ces derniers jours.
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Comme attendu, aux Etats-Unis, le Super Tuesday organisé hier sera venu confirmer ce que tous les sondages promettent déjà depuis des mois à chacun des deux favoris à la course à la présidentielle de novembre prochain : un nouveau duel Joe Biden / Donald Trump. Côté démocrate, tout d'abord, l'actuel président qui ne fait face à aucune opposition sérieuse autre que lui-même a remporté hier tous les Etats en jeu pour son parti, hormis une défaite disons anecdotique concédée à un illustre inconnu dans les îles Samoa. Et puis côté républicain, l'ex-président a lui aussi raflé quasiment tous les Etats en jeu, à l'exception toutefois du Vermont (cet Etat peu peuplé frontalier du Canada), un bien maigre lot de consolation pour sa principale rivale Nikki Haley, la seule encore à se poser comme la candidate de la "normalité" face au "chaos Trump".
L'invité de la rédaction : Vincent Michelot, chercheur et vice-Président chargé des Relations internationales à l’ENS Lyon.
Toujours aux Etats-Unis, plusieurs banques parmi les plus importantes du pays et même du monde ont décidé d'abandonner un projet de normes environnementales qui existent depuis plus de 20 ans. Au grand dam des groupes climatiques qui ont aussitôt qualifié la nouvelle de "lâche" et "choquante". Les principes dits de l'Équateur, sont aujourd'hui un ensemble de normes qui bien que sans force exécutoire constituent, malgré tout, un cadre de base pour faire face aux risques environnementaux. Or, quatre banques en effet (Citi, Bank of America, JPMorgan et Wells Fargo) viennent de quitter le groupe des institutions signataires de ces principes.
L'impact de ce retrait est encore difficile à évalué dès-lors que les banques en question font déjà partie des plus grands bailleurs de fonds du pétrole, du gaz et du charbon dans le monde. Toujours est-il que c'est là le dernier exemple en date, en réalité, de l'abandon de plus en plus fréquent par de grandes sociétés de services financiers d'initiatives environnementales.
Le déficit public pour l'année 2023 en France devrait s'établir "significativement au-delà" de l'objectif fixé par le gouvernement à 4,9%. Déclaration signée ce matin Bruno Le Maire. De quoi justifier, selon le ministre de l'Economie, l'annonce le mois dernier de quelques 10 milliards d’euros d'économies sur les dépenses de l'Etat. Autre annonce, toujours dans les colonnes du journal Le monde, du locataire de Bercy : la reprise en main "définitive" par l'Etat de l'assurance-chômage, pour laquelle une nouvelle réforme est envisagée afin d'en durcir encore les droits. Enfin Bruno Le Maire, toujours lui, y déclare la guerre à la complexité administrative pour les entreprises, afin (je cite) "d'alléger la charge mentale qui pèse sur les entrepreneurs". En clair, le ministre de l'économie dit ici vouloir simplifier le code du commerce.
Globalement, le revenu salarial moyen des femmes dans le privé était inférieur de près d'un quart (23,5%) à celui des hommes en 2022. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Insee publiée à l'avant veille de la journée internationale des droits des femmes. Alors parce qu'il faut bien chercher quelques raisons de se rassurer, cet écart s'est tout de même réduit depuis les années 90. Il n'en reste pas moins que d'autres indices encore témoignent de cette inégalité. Les femmes sont, par exemple, peu représentées parmi les hauts salaires.